Steven Spielberg : Mise en Perspective

La carrière de Steven Spielberg mise dans le contexte historique de l’époque.

Steven Spielberg est un des plus grands réalisateurs de tous les temps (cf les 4 plus grands réalisateurs de tous les temps) et bien évidemment ce ne fut pas toujours le cas. Il a eu des hauts et des bas (cf les 6 réalisateurs ayant connus l’échec avant la réussite).

Vu le succès du premier article concernant James Cameron (cf James Cameron : Mise en Perspective) je vous propose ce coup ci Steven Spielberg qui replacera les événements dans leur contexte et j’espère ça vous intéressera autant que le précédent.

c’est parti pour la mise en perspective.

La Naissance

18 Décembre 1946

Alors que Steven vient de naître, le film de Frank Capra ‘La Vie est belle’ sortira 2 jours plus tard. 

Frank Capra, 49 ans, est déjà un réalisateur sur le déclin, malgré ses deux oscars, et d’un troisième qu’il obtiendra pour « la Vie est Belle », ce film ne marchera pas à sa sortie et marquera le début de la fin de sa carrière.

Pourtant « La vie est belle » sera un film important dans la vie de Spielberg, il l’influencera particulièrement et il avouera le revoir régulièrement.

Lors de cette année, Hitchcock sort le film « les Enchaînés » à l’âge de 47 ans, et à 57 ans Jean Cocteau sort la « Belle et le Bête ».

Les personnes qui sont important pour lui sont :

John Williams a 14ans joue déjà du piano, du tuba, de la trompette et créera son premier groupe de Jazz l’année prochaine. Harrison Ford a 4ans et vie depuis un an la joie d’avoir un frère. Stanley Kubrick, 18ans, est photographe chez Look depuis maintenant un an, Georges Lucas a 19 mois, Kathleen kennedy n’est pas encore née alors que Franck Marshall a 2mois.

La Première Fois

1959 : Spielberg réalise son premier court métrage.

A l’age de 12 ans, il tourne « the last gunfight » son premier court métrage mais aussi son seul Western.

Frank Capra fait ce qui devait être son grand retour au cinéma avec « Un trou dans la tête«  qui n’obtiendra que l’oscar de la meilleure musique originale et n’emballera pas les foules, alors que « Ben Hur«  lui raflera la mise avec 11 Oscars.

John Williams est déjà dans le business, il compose depuis 3 ans pour des séries télévisées et cette année il participera pas moins à 4 séries télévisées !

Hitchock va atteindre le sommet de son art, il est sur le tournage du film que tous les étudiants de cinéma à travers le monde étudieront pendant des années, j’ai nommé : « Psychose« .

Kubrick, lui aussi est en tournage, mais vit une galère sur « Spartacus« , c’est déjà son 4ème film et le deuxième avec Kirk Douglas, et c’est ce même comédien qui lui mène la vie dure. C’est le deuxième film le plus cher de l’histoire (à cette époque) depuis « Ben Hur« .

Kathleen Kennedy a 6 ans alors que son futur mari Franck Marshall en a pour le moment 6 de plus. Harrison Ford, lui est devenu la voix de la radio de son collège, et Georges Lucas lui se rêve pilote de course automobile.

1964 : Spielberg réalise son premier long métrage.

En effet à l’âge de 18 ans Steven fera avec une caméra 8mm un film de 2h20 appelé « Firelight ».

Cette même année, un autre événement marquera à jamais le jeune réalisateur : ses parents divorcent. Ce sera souvent dans ses films un sujet qui sera toujours présent : l’incompréhension des adultes.

Cette même année sort « Goldfinger« , un des épisodes les plus célèbres de l’agent 007 et Steven ne sait bien sûr pas à cet instant qu’il pourra travailler avec la star de ce film, Sean Connery, 25 ans plus tard dans son propre film.

Frank Capra est lui à la retraite, il ne fait plus de film.

Hitchcock quand à lui est au sommet de sa popularité, voilà un an que les Oiseaux ont fait frémir les spectateurs et il s’apprête à sortir « Pas de Printemps pour Marnie« .

Kubrick, lui aussi est populaire, mais ce sera sans commune mesure avec la nouvelle période de film qu’il entreprendra une fois le film qu’il vient de terminer cette année. Ce film marquant la fin de sa première période s’appelle « Dr Folamour« .

C’est une année importante pour Harrison Ford, pas pour ses études qui sont catastrophiques et dont il n’obtiendra aucun diplôme tant il avait tendance à faire l’école buissonnière, non, ce qui est marquant pour lui cette année, c’est les cours d’art dramatique, il y vit une véritable révélation. Il sait ce qu’il veut faire de sa vie. Il part alors pour Hollywood, avec une amie comédienne qu’il vient d’épouser.

Georges Lucas a abandonné ses rêves de pilote à la suite d’un terrible accident qui faillit mettre un terme à sa vie. Il a alors décidé de réorienter sa vie vers le cinéma et s’est inscrit à l’école de cinéma de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles.

1968 : Le court qui fait la différence.

A 22 ans Steven réalise un nouveau court métrage, mais celui ci à ça de particulier, qu’il lui permettra de lancer sa carrière. Ce court métrage s’appelle « Amblin ».

Ce court métrage qui crée le roadmovie sera montré à la bonne personne dans un des studios d’Universal et Spielberg est aussitôt mis le pied à l’étrier. Il réalisera alors plusieurs épisodes de série dont le célèbre épisode pilote de « Columbo« .

Cette année reste l’année de « 2001 : l’odyssée de l’espace« , film qui lance la seconde période de Kubrick. Ce film est une claque, et bon nombre de spectateur sont très impressionnés, parmi eux, un certain James Cameron, qui décidera de faire de cinéma à la sortie du film. (James Cameron : mis en perspective)

Cette année, Hitchcock reçoit un prix honorifique, mais ses bons films sont derrière lui, il y a deux ans, il s’est brouillé avec Bernard Hermann, son compositeur attitré, et plus jamais ses films ne seront aussi bons.

Le compositeur attitré de Steven, lui cette année ne l’est pas encore. Ils ne se sont même toujours pas rencontrés. John Williams a, en revanche, fait la musique de 18 long métrages. Point amusant, c’est cette année que John Williams sortira sa seule symphonie, projet initié par… Bernard Hermann. Et chose encore plus surprenante, John Williams s’est mise à la créée deux ans auparavant, soit au moment où Hermann et Hitchcock se séparaient.

Harrison Ford a bien eu des petits rôles mais rien d’inoubliables. Le principal problème, c’est que ces rôles ne lui permettent pas de subvenir à ses besoins. Il décide alors de trouver un autre job en se dirigeant vers la carrière de charpentier.

Cette année est importante pour Georges Lucas. Il a tourné depuis un an « THX » qu’il projette dans un festival de film étudiant. Il remporte un prix qui lui permet d’aller sur le tournage d’un film. Ce film c’est « La Vallée du Bonheur«  et son réalisateur c’est : Francis Ford Coppola. Georges et Francis vont sympathiser à tel point que Francis va lui confier la responsabilité de réaliser un making of sur le film « Les Gens de la Pluie« . Une solide amitié va se développer et une très bonne complémentarité également.

De la Télé au Cinéma

1971 : Téléfilm et Série

Steven a 25 ans lorsqu’on lui confit un téléfilm un peu particulier : « Duel ». 

Ce projet va littéralement mettre en lumière Spielberg, en effet le téléfilm impressionne par sa maîtrise du cadrage, du rythme et du suspense. Le téléfilm aura un retentissement plus important encore en France où, pour qu’il soit diffusable en salle, il tournera un supplément (la séquence du train) pour avoir la durée nécessaire. Le téléfilm obtiendra un prix au festival du film fantastique d’Avoriaz.

Cette année sera la sortie d' »Orange Mécanique » de Stanley Kubrick, film qui sera accompagné de son lot de controverse, il sera notamment censuré en Grande Bretagne, et en France, il ne sera disponible qu’en diffusion cinéma pendant… 24ans ! Il faudra attendre 1996 pour qu’il soit disponible en cassette.

Alors que certains réalisateurs créent l’événement, d’autre font déjà partie de l’histoire, Frank Capra fait parti de ceux là, il sort cette année sa biographie. Quant à Hitchock, sa carrière est sur le déclin, lui qui avait refusé Spielberg sur son plateau, voit ce dernier prendre de l’importance. Alfred est sur le tournage de son dernier film regardable : « Frenzy« .

John Williams continue sa carrière sans heurt mais sans grand film. L’événement majeur de sa carrière est en approche.

Franck Marshall est comédien sur un film intitulé « la dernière séance » de Peter Bogdanovich, il se prépare à lancer sa carrière de producteur.

Harrison a décidé de mettre sa carrière en pause en étant charpentier, il fait notamment des travaux chez Fred Roos qui s’avère être le directeur de casting d’Universal, ce dernier le présentera à un jeune réalisateur inconnu : George Lucas.

George, qui vient de sortir une version longue de son court métrage « THX« , a prit une douche froide, l’accueil est mitigé chez les spectateurs, mais il est surtout désastreux chez les producteurs de la Warner. Alors que Lucas se fait souffler dans les bronches et qu’ils demandent à Lucas de tout rembourser, Francis Ford Coppola intervient peu, il remboursera néanmoins les sous pour son pote, et est contraint d’accepter un film de commande intitulé : « Le Parrain« .

1974 : Premier long métrage pro

A la suite du succès de Duel, Spielberg récupère un scénario mis en valeur au festival de Cannes, il s’agit de « Sugarland Express ».

Spielberg joue gros, c’est la première fois qu’on lui donne sa chance hors plateau télé. C’est à cette occasion qu’il croise celui qui sera désormais indissociable de Spielberg, John Williams. Le film sort en 1974, et le résultat quoique excellent d’un point de vue mise en scène, sera un échec public. Spielberg est alors mal.

Durant cette année, Kubrick est sur le tournage de « Barry Lindon« .

Franck Marshall a produit maintenant 3 films, 2 de Bogdanovich et un d’Orson Welles qui ne sera jamais achevé.

C’est une bonne année pour Harrison Ford, le film sur lequel il est, a obtenu la palme d’or à Cannes, ce film c’est « Conversation secrète » de Francis Ford Coppola. Après ce film, on commence à parler de lui à Hollywood.

Georges Lucas a sorti l’année dernière « American Graffiti » qui a bien marché et sur lequel il avait pu mettre Harrison Ford dans un petit rôle. Mais Lucas travaille sur un projet d’une plus grande ampleur qu’il prend le temps de bien écrire, ce film c’est : « La Guerre des Etoiles« .

Réussite et Echec

1975 : Le premier Blockbuster

Alors que Spielberg se morfond, il tombe sur un scripte qui l’interpelle : « Les Dents de la Mer ».

C’est le projet de la dernière chance pour Steven, les producteurs ne le voient pas d’un bon œil, il parvient à obtenir un budget pour les dents de la mer, même si celui ci est inférieur au budget nécessaire pour faire le film voulu. Mais Steven, à force d’ingéniosité, d’endurance et de courage mène à bien ce tournage qui est le plus difficile qu’il est pu endurer jusqu’à présent. Le film sort cette année, et pulvérise tous les records. Il ravage tout sur son passage. Steven Spielberg vient de lancer la mode des Blockbusters.

Le film de Kubrick, « Barry Lyndon » ne pourra rivaliser, et fera un score honorable mais incomparable à celui de Steven, idem pour le film de Franck Marshall qui est un énième film de Bogdanovich intitulé : « Enfin l’amour ».

On peut imaginer que George Lucas, qui prépare son prochain film se mette la pression, parce que son ami Steven a battu tous les records, et on peut se douter qu’il souhaite également faire parti des réalisateurs qui comptent. En tout cas, il se prépare à partir en tournage avec, c’est décidé, Harrison Ford, dans le rôle d’un certain Han Solo.

1979 : Revers de fortune

Spielberg sort son second film qui manque sa cible.

1941 est un film traitant de la paranoïa des américains pour une attaque japonaise et le tout en comédie musicale. Le film manque sa cible et n’atteint pas les résultats au box office escomptés. Pour en savoir plus vous pouvez vous rendre à l’article : les réalisateurs qui ont vécus l’échec avant d’obtenir le succès.

Durant cette année, Kubrick, lui, est sur le tournage d’un de ses films qui marchera le mieux au box office : « Shining« .

Frank Marshall lui sort « Les Guerriers de la nuit« , film qui inspirera notamment M. Kishimoto pour faire le jeu vidéo « Double Dragon ». Ce film a coûté 6.5 millions et en a ramené 22.5. Autant dire un bon placement, mais ce n’est rien à côté de la rencontre qu’il s’apprête à faire l’année prochaine avec Steven Spielberg.

George Lucas est en tournage de la suite de la « Guerre des étoiles« . Guerre des étoiles qui a été un énorme succès mondiale. Lucas est donc sur le tournage de l' »Empire contre attaque« , mais pas en tant que réalisateur, uniquement en tant que producteur. En effet, il a décidé de l’autofinancer, c’est à dire de n’utiliser la 21th century fox uniquement pour la distribution et non pour la prod. Et comme le travail est très accaparant, il décide de déléguer la réalisation à un ami d’école : Irvin Kershner.

L’Ere Spielberg

1981 : L’aventure a un nouveau nom

Quand Steven Spielberg, Georges Lucas, Franck Marshall et Harrison Ford se rencontrent.

Spielberg a besoin de renouer avec le succès, George Lucas, lui, nage dans le bonheur avec ses films qui cartonnent au box office, l' »Empire contre attaque » a confirmé l’engouement des spectateurs pour l’univers de Lucas.

Il y a 4 ans George et Steven, alors en vacances pour fêter leur succès respectif, (Dents de la Mer pour Spielberg et pour la Guerre des étoiles qui vient de sortir pour Lucas). Ils ont alors planché sur une idée de Lucas initialement intitulé « Indiana Smith », que Spielberg modifiera en « Indiana Jones« , ils décident que c’est le moment ou jamais de le sortir. Steven le réalisera et Franck Marshall et George Lucas le produiront. Et comme Tom Selleck a refuser de jouer le rôle d’Indiana Jones, Lucas propose à Steven la star montante : Harrison Ford. Spielberg accepte.

Le film sort et devient le plus gros succès de 1981 aux Etats Unis et fait de Spielberg une valeur sure.

1982 : Le cinéma a un nouveau nom

Spielberg sort un petit film dont il ignore s’il trouvera son public.

« E.T. » est un succès planétaire et est à ce jour le plus rentable des films de Steven Spielberg. Le film a coûté 10.5 millions et en a rapporté 893 millions ! Soit 85 fois la mise !

Spielberg est alors (le meilleur ami de son producteur Franck Marshall ;)) non seulement un brillant réalisateur, mais aussi un réalisateur qui transforme le plomb en or. Les années 80-90 seront succès sur succès, ses films seront une source d’inspiration pour les cinéastes, créant littéralement la tendance, le faisant rentrer dans la légende.

Bilan

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