Margaret est une dessinatrice et vient récemment de se marier avec Walter artiste également. Walter va décider d’être l’agent de Margaret pour promouvoir ses dessins, lorsque le succès arrive, il se fait passer pour l’auteur des œuvres…
BIG EYES est le 17ème film de Tim Burton. Il sort en 2014 avec un budget de 10 000 000 $ et en a rapporté pour le moment 27 229 444 $ dans le monde ce qui est le résultat le plus faible de Tim Burton depuis Ed Wood le plaçant comme le troisième « échec » successif de Tim Burton depuis Dark Shadows.
10 Films notables sortis la même année : Interstellar, Grand Budapest Hotel, Whiplash, Gone Girl, Mommy, les Gardiens de la Galaxie, La Famille Bélier, The Hobbit 3, Down of the Planet of the Apes, Imitation Game, Lucy
C’est parti pour le test.
Histoire
15 / 20
Le récit repose sur une histoire vraie, celle d’une dessinatrice ayant eu beaucoup de succès dans les années 60 et 70 et d’un homme, son mari qui va se faire passer pour l’auteur car c’est un beau parleur et qu’il présente mieux que ça femme, mais voilà ce n’est pas du tout un artiste.
L’histoire en apparence banale est très riche d’enseignement et soulève un problème essentiel dans l’art, celui de devoir mener de front deux casquettes qui ne vont pas nécessairement de paire : être créatif et savoir se vendre. Beaucoup d’artistes resteront dans l’ombre parce qu’il ne cotoie pas la personne d’influence qui va les mettre en valeur et combien de vendeur hors pair n’y entende rien à l’art ? Prenons dans le premier cas, Céline Dion, grande artiste dont il est inutile de compter le talent ici, néanmoins elle ne serait pas l’artiste accomplie que nous connaissons sans son mari René, qui a cru en elle et à su la mettre en valeur. Et dans l’autre cas un Steve Jobs qui n’a jamais eu qu’un seul talent celui d’arriver à vendre et à promouvoir au mieux un produit. Est ce un créateur ? Non. Est ce un génie de la comunication ? Assurément. Et est ce qu’un type comme Steve Wozniak qui est l’homme de l’ombre aurait réussi sans l’intervention d’un Steve Jobs ? Non. Certainement non.
Cette dualité entre l’artiste et le commercial est universel dans l’art. Et je trouve que c’est un sujet finalement assez peu traîté et c’est intéressant que ce soit Tim Burton qui s’y soit collé, lui qui a une fibre artistique que l’on ne peut pas nier mais qui, depuis quelques temps fait beaucoup de films commerciaux où la création est mise en berne.
Un très bon thème, qui interpellera toute personne ayant une démarche artistique.
Scénario
17 / 20
Le scénario est bien construit. Toutes les scènes s’appellent l’une l’autre.
La présentation des personnages est bien faite. Margaret est bien sûr celle qui bénéficie de plus d’attention, une succession de scène permette de camper son personnage. Walter Keane ne bénéficie que d’une scène sans originalité même plutôt maladroite car c’est un grand commercial et il présente Walter en lui faisant échouer une vente, vu qu’il essaye de vendre à la fille de Margaret les tableaux de sa mère, celle ci refuse. L’impression d’une telle scène montre que c’est plus un looser qui n’a pas le sens de l’observation. Pas idéal pour une scène de présentation d’un grand commercial.
Car Walter est un grand commercial et c’est l’atout majeur de ce film. Margaret n’est intéressante que par la présence de Walter, il est intéressant que ce n’est pas réciproque. Quand je parle d’intérêt, je parle pour le spectateur du film Big Eyes, pas en terme d’importance dans la trame de l’histoire où bien sûr Margaret est centrale. Là où le film est bien écrit c’est qu’un tacheron de l’écriture aurait pû faire de Walter un simple escroc. Or ici c’est l’alter ego de Margaret.
Voyons ensemble la progression de l’histoire. Dans un premier temps, Walter est montré comme un homme aimant de Margaret qui elle est présentée comme une artiste incomprise mais libre (elle quitte son mari à une époque où c’était assez mal vu) et Margaret est proche de la seule personne qui a toujours comptée pour elle, à savoir sa fille.
Walter se présente auprès de Margaret comme un artiste également mais qui n’a pas de talent. Un lien se crée avec Margaret. Ils décident rapidement de se marier. Comme ils sont mariés, Margaret prend le nom de son mari et signe ses tableaux de son nouveau nom : Keane.
Walter devient l’agent de Margaret. Il n’arrive pas à être pris au sérieux et on ne lui donne pas l’exposition qu’il recherche. Un propriétaire d’un bar tendance ne donnant à Walter que le couloir des toilettes pour exposer leur tableau, Walter va s’énerver et frapper avec un des tableaux le propriétaire du bar.
Un journaliste est là et l’événement fait la une des journaux locaux. Les gens veulent passer dans le bar de la rixe et veulent voir les fameux tableaux. On notera pour le moment que ce n’est pas la qualité des tableaux qui font la notoriété de Margaret mais plutôt le buzz de l’époque, premier parallèle intéressant avec notre époque. Il commence donc à y avoir un engouement sur les toiles de Margaret et un homme fortuné va vouloir en acheter un. C’est le début du succès de Keane et ses Big Eyes. Mais aussi le début des problèmes pour Margaret parce qu’elle se rend compte, et Walter est très transparent là dessus, qu’il se fait passer pour l’auteur. Il porte le même nom que sur la toile, à l’époque l’essentiel des dessinateurs étaient des hommes, et surtout il est toujours dans les soirées mondaines et qu’il y fait son show. Margaret est bien sûr contre lorsqu’elle apprend que la paternité de ses œuvres lui est refusé et que c’est Walter qui récupère toute la gloire.
Autre thème intéressant abordé ici, une sorte de dilemme, qu’est ce qui est le plus important pour un auteur ? De pouvoir vivre de sa passion sans reconnaissance ou de pouvoir signer ses œuvres de son nom sans jamais atteindre la gloire ? Il y a d’ailleurs une scène simple mais qui marche très bien lorsque Margaret arrive dans le bar et surprend Walter en train de s’attribuer la gloire d’un des tableaux de sa femme. Margaret fait une petite mise au point avec son mari lui intimant de ne plus recommencer à se faire passer pour elle. Walter lui explique qu’il sait y faire et que sans lui, elle aura du mal à vendre. Ils sont alors interrompu par un acheteur qui leur demande « qui est l’auteur ? » Il y a un silence. Et c’est dans ce silence que réside la magie de la scène. Durant ce silence tous deux hésitent à s’attribuer le mérite de ce tableau. Et c’est Walter qui rompt le silence et qui dit que c’est lui. A partir de ce moment là, Margaret sait qu’elle a fait un pacte faustien avec son mari.
Le temps passe, l’exposition va passer du bar à une vraie salle d’exposition. Les personnes qui font la pluie et le beau temps de la peinture et des tendances s’y rendent. Il y a une remarque d’un couple qui est très pertinent à ce moment là, il dit : « c’est étrange, c’est grotesque, c’est nul… j’adore ! » C’est je pense à peine différent de la manière dont certaines modes doivent se lancer. Et le scénariste (et Tim Burton) se fait plaisir.
Pendant ce temps là Margaret doit mettre une distance entre elle et sa fille. Car bien sûr personne ne doit savoir que ce n’est pas Walter l’auteur. Elle souffre de cette séparation tout en multipliant les tableaux d’une petite fille avec des yeux tristes qui n’est autre que sa fille… Belle métaphore : elle court après une muse qu’on lui refuse.
Walter va devoir faire des émissions télé et doit justifier son inspiration. Très intéressant passage. Est ce possible d’essayer de s’approprier l’inspiration d’une œuvre qui n’est pas la sienne et la justifier face à des experts en art. Situation délicate. Surtout lorsqu’on est un homme dans la force de l’âge qui ne peint que des petites filles…
Un critique va commencer à regarder de plus prêt ces fameux Big Eyes. Et c’est ce qui fait que ce film est à part et bien vue, le critique trouve que c’est de la merde. Margaret est un auteur médiocre, complètement surestimée. Grâce à qui ? Walter Keane. C’est là que réside la force du récit. Si Margaret avait été un génie de la peinture, oui Walter aurait été un escroc en usurpant son nom et en s’attribuant la gloire, mais là Margaret est nulle, ce qui fait que le génie dans l’histoire c’est pas elle, mais lui ! Et, en un sens, c’est elle l’escroc. Même si dans son cas à elle, le mot « escroc » est trop fort car elle n’essaye pas volontairement de piéger les gogos qui achètent ses peintures. Mais le fait est qu’elle n’a pas de vrai talent artistique.
Le film continue dans cette direction car Margaret voyant que son bébé lui échappe et par l’appat du gain refuse de casser la mécanique bien huilée en annonçant qu’il y a eu mensonge et qu’en réalité c’est elle l’auteur. Elle va donc tenter de se faire un nom par son simple talent en créant d’autre tableau d’un autre style et sous son vrai nom et non plus celui de son mari. Et là ça n’intéresse personne et pire lorsque quelqu’un pourrait l’être elle fait tout foirer car elle n’a pas la même fibre du vendeur que Walter. C’est donc une vraie déconvenue pour Margaret qui en plus voit ses œuvres se vendre en supermarché, parce que Walter est prêt à prostituer les œuvres de sa femme pour faire de l’argent. Une fois de plus le film fait écho à ce qu’il se passe à l’heure actuelle avec certain réalisateur (pour rester dans le cinéma) qui font des films commerciaux parce que ça se vend alors qu’il pourrait faire une œuvre plus personnelle et en vendre peut être moins mais être plus authentique. Et ce qui est intéressant c’est que Tim Burton fait parti de ces réalisateurs qui se sont perdus dans le système et qui ne sont plus qu’une marque plutôt qu’un artiste.
Continuons le scénario, Walter qui exploite désormais complètement Margaret car il lui passe des commandes pour son propre compte. C’est à dire qu’il évoque qu’il lui faudrait une magnifique œuvre. Une œuvre majeur. Et il demande à Margaret de créer le plus gros tableau qu’elle est jamais avec le plus de Big Eyes possible. C’est un énorme travail et le résultat est décrié par le critique au court d’une soirée de gala. Le critique moque ouvertement Walter en disant que l’œuvre en plus d’être hideuse n’est pas une œuvre à part entière mais un patchwork. Bien sûr Margaret qui est présente en prend pour son grade mais surtout Walter se sent humilié en présence des convives. Il va défendre l’œuvre et, pour un instant, Margaret va se sentir de nouveau proche de lui, car après tout c’est son œuvre que Walter défend. Mais très vite Walter s’emballe dans sa défense et le critique dit le mot de trop. Walter s’énerve et saisit une fourchette et menace de lui crever les yeux en présence des invités médusés. C’est le début de la fin pour Walter.
Il perd le contrat avec UNICEF pour l’œuvre majeur, il se fait traité de tous les noms, et là où récupérer les louanges lui convenaient bien, récupérer les collibets n’est pas à son goût. Pendant ce temps Margaret se fait surprendre par sa fille dans son atelier et révèle qu’elle est bien l’auteur de Big Eyes. Margaret et sa fille se réconcilient enfin. Margaret dans la foulée découvre que Walter n’est pas l’auteur des précédents tableaux qu’il prétendait avoir peint à Paris. Il aura donc menti sur toute la ligne. A noté que c’est un élément qui avait été soigneusement mis en place au départ et qu’il est révélé au meilleur moment dans l’histoire, le moment où l’on sent que Margaret doit se séparer de lui et pour lui donner une motivation crédible qui ne soit pas artificielle, ressortir ce dossier à ce moment là est très pertinent.
Margaret met Walter devant le fait accompli et Walter n’arrivant pas à s’en dépêtrer, Margaret le menace de tout dire.
Walter, une fois la nuit tombée, éméché, il enferme Margaret et sa belle fille dans l’atelier et y met le feu. La mise à feu de l’atelier n’est pas anodin, c’est bien sûr une métaphore de l’homme qui est prêt à tout foutre en l’air et qu’en tuant Margaret, il tue également les œuvres. Et il aurait pu la tuer en étant présent physiquement dans l’atelier avec un couteau par exemple, mais là il est physiquement à l’extérieur du lieu. Ce qui n’est pas gratuit, c’est qu’il n’a jamais été artiste, il n’est pas dans l’atelier, il n’y est pas associé. C’est bien vu, ce qui révèle une fois de plus un scénario bien pensé. Margaret et sa fille parviennent à s’enfuir et partent en voiture définitivement de leur maison.
Ils s’installent sur une île, que Margaret et Walter avaient visité pendant leur lune de miel. Une fois de plus l’élément avait été placé au préalable, rien ne se perd, tout est pensé dans ce scénario. Et alors que Walter tente de la faire chanter pour qu’elle obtienne le divorce, Margaret balance tout à la radio. S’ensuit une lutte d’influence pour se terminer au tribunal.
Comme c’est parole contre parole lors du tribunal, le juge, pour les départager, leur propose de peindre un Big Eyes en une heure dans la salle du tribunal, pour voir qui est le véritable auteur des Big Eyes. Bien sûr Walter échoue lamentablement et Margaret triomphe. Elle récupère donc légalement la paternité des œuvres et Walter a tout perdu.
Pour conclure je dirais que le scénario bénéficiait d’une bonne histoire et que le scénariste ne s’est jamais reposé dessus. Tous les thèmes intéressants ont été explorés et il en ressort un film très bien construit où chaque scène en appelle une autre et où rien n’est gratuit. Enfin le film explore les différentes facettes que doit posséder le père d’une œuvre, pour qu’elle puisse avoir une existence. Et que la facette artistique et le commercial se tire tout le temps la bourre l’un l’autre mais qu’elles sont indispensables à toute création. Une belle démonstration.
Le scénario est très bien ficelé et aborde en détail des sujets liés à la création. C’est fin et inspirant. Les artistes apprécieront.
Lumière
16 / 20
Très belle lumière ! Bruno Delbonnel n’est pas un mancho, c’est clair, mais quel beau travail. Il y a de très beau effet, et la chroma est magnifique. Les couleurs sont vives et il y a par moment un effet glow très bien vu, il donne un style rétro onirique parfait pour ce film. Indubitablement un des points forts du film.
Une très belle lumière.
Direction comédien
15 / 20
Christoph Waltz est parfait, c’est, comme souvent, lui qui porte le film. Enlevé le, et le film perd 50% de son intérêt. Amy Adams est très bien aussi, elle est en nuance et rend crédible son personnage. Mais face à l’écrasante présence de Waltz elle paraît palote à côté. Waltz est tantôt séducteur-beau parleur tantôt drôle, tantôt inquiétant, mais toujours sur un fil. Dès les premières minutes on cerne tout de suite le personnage. On anticipe même que c’est escroc sur toute la ligne, ce qui n’est pas clairement dit au départ. Mais waltz est tellement dans le rôle qu’on délimite tout de suite son personnage. Un petit reproche néanmoins, lors du passage du tribunal, Waltz en fait un poil trop. Il est dans l’excès. Et n’importe quel juge l’aurait condamné immédiatement en voyant un tel énergumène. Et le juge semble ne pas s’apercevoir que Waltz est dingue et qui, pour le coup, « joue » l’escroc. Il est évident que c’est une volonté de Tim Burton de traiter cette séquence de manière comique. Ce qui est certes divertissant et qui rapetisse le personnage de Walter, mais qui à mon sens aurait mérité à être joué autrement. Dans la manière dans laquelle elle est joué, on sait immédiatement que Walter va perdre. Il en fait tellement trop que l’on se dit que si la justice fait son travail, il va en tôle directe. Et du coup, il n’y a pas de suspense. Je pense que la scène aurait été plus forte s’il l’avait joué dans la séduction et non pas la comédie. Si Walter avait usé de son bagou incroyable pour essayer de mettre le jury dans sa poche, et que même nous, en tant que spectateur nous aurions été séduit par ses arguments que l’on aurait inquiet par la réaction du juge face à Margaret. Ça aurait créé un suspense bienvenu pour la fin du film et un soulagement lorsque le juge propose l’épreuve des tableaux.
Pour les autres comédiens tout est correct, pas d’imperfection, mais pas d’excellence non plus. On notera la présence de Jon Polito, un habitué des films des frères Coen, ici passé chez Burton. Une bonne surprise.
Amy Adams est très bien dans le rôle, mais Christophe Waltz est lui parfait.
Mise en Scène
14 / 20
Tim Burton. Il fut grand. Et depuis bientôt 10ans il n’est plus que l’ombre de lui même. Je crois qu’on peut même dater sa chute après Sleepy Hollow (1999), certains iront jusqu’à Big Fish (2004) mais déjà pour moi, même si le film était bon on s’éloignait de son univers. Après c’est déception sur déception. Alors qu’en est-il de celui ci ?
Et bien c’est plutôt réussi. J’avais eu un espoir en voyant Dark Shadows qui n’était pas ouf mais qui reprenait un peu les thèmes de Burton, c’était une sorte de film somme.
Mais celui ci, Big Eyes, est bien plus. C’est le film le plus personnel de Tim Burton depuis Ed Wood.
Ed Wood pour moi est le plus grand film de Burton, car il s’y met à nu. Il parle de lui, il est authentique, et il n’est jamais meilleur que quand il parle d’art. Et ce film en parle. C’est donc un très bon Tim Burton.
Mais ! Car il y a un « mais », le film n’est pas fou d’un point de vue mise en scène. Il y a deux trois idées de mise en scène comme le silence lors de la décision d’assumer ou non son rôle d’auteur dont nous avions parlé dans la section scénario, il y a également la scène dans le supermarché avec les Big Eyes, qui pour le coup fait très Burton, et enfin la scène de la mise à feu de l’atelier, avec ce gros plan sur l’œil. Bien vue aussi. Mais pour le reste, tout est soigné, les cadres sont jolis sans plus.
Les personnes qui voulaient du « Tim Burton » avec son style Gothique graphique, des personnages en marge, des arbres tordus et des costumes rayés blanc et noir vont être déçus. Ce film est indéniablement un film de Burton mais on le sent plus dans les thèmes abordés que dans l’image. Tout le monde n’y fera pas attention. Si vous êtes prévenus que ce film est à part dans sa filmo, vous l’apprécierez à sa juste valeur, à savoir comme un très bon film.
Un des meilleurs Tim Burton et sans aucun doute le meilleur depuis plus de 10 ans.
Son
14 / 20
L’indéboulonnable Danny Elfman est toujours avec Tim Burton. A l’instar de son réalisateur préféré, Danny Elfman c’est un peu perdu dans sa création, à refaire de manière systématique les mêmes gimmicks. Mais cette fois ci exit les chœurs, exit les violons nous sommes dans quelque chose d’autre. ça reste du Elfman mais ce n’est pas la sonorité habituelle pour un film de Burton du moins. La BO a des accents de Desperate House Wife, avec des petites percus, et des moments au piano plus guitare sèche. C’est léger, c’est sympa, c’est moins gothique que d’habitude mais ça reste très bien. La BO alterne les passages plus dramatiques et sombres mais reste toujours sur un fil. Il est déjà arrivé dans la carrière de Elfman / Burton où la BO soit au dessus du film, comme Edward aux mains d’argent, qui été très largement au dessus du film. Ici elle est en dessous. C’est une BO sensible sans thème émergeant mais très sympathique.
Un bon travail différent de d’habitude mais sans fulgurance.
Direction artistique
13 / 20
Les décors et les costumes sont de bonne facture. Pas d’élément parasitant, on est basculé sans problème dans les années 50 et 60, on s’y croit. Mais pas de folie burtonnienne.
Bien, sans éclat.
Effets Spéciaux
14 / 20
Très peu d’effets spéciaux, je vois deux moments qui en ont nécessité : le supermarché avec les yeux Big Eyes et le moment de mise à feu de l’atelier. La mise à feu est crédible, nickel rien à redire. Et les Big Eyes dans le supermarché marche bien et sont dérangeant à souhait. Les effets spéciaux pour le peu qu’il y a sont bons.
Ce n’est pas un film à effets mais le peu qu’il y a est bien fait.
EN RESUME
BIG EYES est :
– le meilleur film de Tim Burton depuis 10 ans…
– … pas LE meilleur Tim Burton pour autant mais fait parti du top 5
– un film personnel
– un film très bien écrit
– un film qui fait réfléchir
– un film avec une superbe lumière signée Bruno Delbonnel
– un film que les artistes apprécieront plus qu’un spectateur lambda
– avec Christophe Waltz qui fait un escroc sur mesure
– film qui peut décevoir si on veut du « Tim Burton »
un film à voir et à méditer.
14.75 / 20
Bilan
A quelle adresse souhaites-tu que je te l'envoie ?
Je déteste les spams, votre adresse mail ne sera jamais cédée ni revendue 😉
Perso, j’ai pas aimé ce film et pour moi Edward aux mains d’argent reste mon préféré de Burton.