Comment être réalisateur sans diplôme ?

Etre réalisateur alors que vous ne sortez pas d’une école de cinéma, est-ce possible ?

Sur le papier, ça semble délicat, mais en réalité c’est possible.

Je vais vous donner des astuces pour arriver à être réalisateur sans avoir fait de grandes études.

C’est parti !

Réalisateur ou faiseur de film ?

Avant de commencer, il faut d’abord faire une distinction qui me semble capitale pour la suite de l’article.

Il y a souvent une confusion dans la tête des gens entre réalisateur et faiseur de film.

Par définition, un réalisateur pourrait être quelqu’un qui fait un film, donc un faiseur de film.

Mais à l’inverse, un faiseur de film n’est pas nécessairement un réalisateur.

C’est comme de dire que tous les carrés sont des rectangles, ce qui est vrai en revanche tous les rectangles ne sont pas des carrés.

Comme son nom l’indique, le faiseur de film se contente de… faire un film.

Si dans le scénario il y a marqué : « Jeanne embrasse Serge », il va prendre sa caméra mettre les deux comédiens dans le champ et filmer spontanément la scène.

Un réalisateur, avec le même scénario, va s’interroger sur le point de vue de la scène

Est ce que nous sommes du côté de Jeanne ? ou celui de Serge ? ou encore d’une tiers personne qui observe ?

En fonction de ça, il établira la focale, le type de lumière qu’il aimerait, le fond qu’il veut pour faire ressentir une ambiance et une émotion.

Il y a une intention du réalisateur, une ambition.

Et parfois même un procédé particulier qui donne un aspect totalement inattendu mai qui va dans le sens de l’intention du réalisateur.

Comme par exemple de tout filmer en top shot, ou à travers une serrure, etc…

C’est ce qu’on appelle « une idée de mise en scène », c’est ce qui peut contribuer à donner un style à un réalisateur.

Vous l’aurez compris, la différence entre un faiseur de film et un réalisateur, c’est qu’il y en a un, le réalisateur, qui a une vision plus artistique, on pourrait dire aussi plus personnel du film.

Ici, la question étant : Comment devenir réalisateur sans diplôme ?

Vous l’aurez compris nous ne parlerons ici que des réalisateurs.

 

La sensibilité

Alors maintenant qu’on a fait la distinction, on peut se demander si : sans diplôme on peut être réalisateur ?

On l’a vu, un réalisateur à un point de vue artistique, du coup la question peut être la suivante :

Est ce que c’est possible pour une personne n’étant pas sortie d’une école de cinéma d’en avoir ?

Oui bien sûr.

Il faut pour cela :

Il faut améliorer votre sa sensibilité tout en développant votre capacité à exprimer votre point de vue artistique en image.

  • On ne devient pas réalisateur du jour au lendemain.

Ceux qui vous dise ça, confondent faiseur de film et réalisateur.

Parce que oui, prenez votre I-phone et filmez une histoire de votre choix, et vous serez un faiseur de film.

L’outil ne fait pas l’artiste, elle peut en dire sur lui, mais elle ne le résume pas, et surtout en aucun cas, ce n’est pas l’outil qui fait l’oeuvre.

La caméra est le point de départ, ce qui fera la différence c’est votre point de vue.

Point de vue qui est d’ailleurs à double sens :

  • C’est ce que vous voulez dire, votre point de vue à vous en tant qu’artiste.
  • Le point de vue de la scène, c’est à dire où on place la caméra.

Les deux sont forcément connectés.

Quoi

Donc il faut avoir une sensibilité, et il faut la développer.

Comment faire ?

La sensibilité est intangible, c’est comme un parfum, on le sent sans le voir.

Et de même que pour comprendre la différence entre plusieurs parfums, vous allez en sentir différent pour comparer.

C’est pareil pour la sensibilité.

Vous voyez une photo qui vous interpelle, pour le moment essayez de vous défaire du « pourquoi » ou du « comment » la photo arrive à vous faire ressentir une sensation.

Il faut chercher le « quoi ».

Qu’est ce que vous ressentez ?

Une incroyable euphorie, une profonde tristesse, de l’insouciance ou de la gravité ?

Essayer de définir votre émotion, inutile de partir sur des termes techniques ou précis pour la définir.

Ce qui compte c’est que vous arriviez vous à vous y retrouver.

Pour développer sa sensibilité, confrontez vous à plusieurs types d’œuvre ou de produit, comme une peinture, une musique, un film bien sûr mais aussi une affiche publicitaire ou un plat cuisiné.

Tout est matière à développer votre ressenti.

Pourquoi

Une fois que vous avez affuté votre sensibilité, il est temps de s’attarder sur le « pourquoi« .

Pourquoi d’ailleurs le « pourquoi » et pas le « comment » tout de suite ?

Il faut savoir pourquoi une sensation vous affecte avant d’en comprendre les rouages, parce qu’en imaginant que vous ressentiez une émotion particulière en lien à un événement qui vous soit propre, vous perdrez l’aspect universel.

Ce que vous recherchez, c’est l’universalité des choses, pour pouvoir le reproduire dans vos films.

Si vous le ne faites pas, il est possible que ça n’émeut que vous parce que ce sera l’équivalent d’un « private joke« .

Imaginons que vous ayez eu un accident sur une musique assez festive. A chaque que vous entendrez cette musique festive, elle évoquera la tristesse, alors que chez une personne non affecté par un traumatisme, elle trouvera juste la musique dansante.

Donc comprenez vous, soyez attentif à vos émotions.

Comment

Quand vous commencerez à faire la part des choses entre l’universalité des émotions et vos expériences personnelles, il est temps de se concentrer sur le « comment ».

C’est bien sûr le plus gratifiant, parce que vous allez directement derrière pouvoir mettre en application ce que vous avez appris.

Et comme vous savez l’émotion qu’il procure, vous maîtriserez son effet.

Alors comment étudiez le « comment » ?

Il faut tout décortiquer.

C’est comme une autopsie ou en moins glauque, vous êtes un enquêteur et êtes sur la piste de l’émotion.

Par où est elle passée ? Pourquoi a-t-elle agit comme ça, quelle est son mobile ? Quelle est l’arme du crime ?

Tout doit y passer.

Plus concrètement : analysez le cadre, pourquoi le visage ou l’élément cadré est-il en entier ou au contraire coupé ? Et pourquoi ici et pas là ?

Une astuce que j’utilise souvent c’est que je me dis ;

« Que se passerait-il si tel élément était différent ? »

Par exemple prenons l’affiche de pulp fiction, pourquoi Tarantino a-t-il choisi de cadrer Uma Thurman comme ça ? Que se passerait il s’il avait cadré différemment ?

Et pour vous faciliter la réflexion, je vous présente les autres photos de l’affiche de Tarantino, comme ça vous n’avez même pas besoin de l’imaginer.

Qu’est ce qui fait d’après vous qu’il a choisi cette affiche et pas une autre ?

La réponse : parce qu’elle est mieux, ou parce qu’elle est plus belle, n’est pas recevable !

Il faut creuser ! Pourquoi est-elle plus belle ? Pourquoi est-elle plus réussie ?

Il faut que vous sachiez, et cette exercice sera indispensable dans votre travail de réalisateur.

Pour votre travail quand vous serez au chaud chez vous, mais aussi quand vous serez en plein dans le rush sur le tournage où l’on vous assaillira de questions venant de tout part.

  • Est ce qu’on habille la comédienne avec un pull qui à ce type de bleu ou celui ci ?
  • Crois tu vraiment que le comédien doit se rapprocher si près de la caméra ?
  • Que penses tu si je déplace la lumière par ici, tu aimes bien l’effet que ça donne sur le visage du comédien ?
  • Etc…

Il faudra prendre une décision et vite !

Et ça c’est les questions d’ordre artistique mais il y en aura plein d’autre d’ordre pratique ou financier auquel vous devrez répondre.

Et c’est l’objet de notre autre point à développer pour être un réalisateur crédible.

Capitaine

Il faut tenir la baraque.

Vous êtes le capitaine du navire, il faut mener l’équipage à bon port.

Dès qu’il y a un problème, si vous ne prenez pas la bonne décision ou pire si vous n’en prenez pas du tout, vous risquez le naufrage ou une mutinerie.

Il est donc capital que vous soyez vigilant sur plusieurs points.

Nous l’avons dit, un tournage c’est comme partir en mer.

La mer sur le papier est identique partout : c’est une étendue d’eau.

Mais dans la réalité, la mer est changeante, il y a des vagues, des récifs, des intempéries, alors vous allez essayer de planifier au mieux votre voyage avec votre carte, et bien sûr il y aura des surprises.

Le cinéma est un art qui se pratique en équipe.

Vous ne pourrez pas faire un film seul, à moins que vous ne fassiez un film d’animation, et encore, ce serait un travail de titan à faire seul.

Et qui dit « équipe » dit « rapport humain », et ce sera, et de loin le plus difficile à gérer.

Bien sûr, si naturellement vous êtes avenant et à l’aise à l’oral, vous aurez des facilités, et ce sera bien sûr une énorme galère si vous êtes réservé et solitaire.

L’équipe

Comment trouver une équipe ?

Ca je vous renvoie à l’article : comment faire un film quand on est pas sortie d’une école.

Voici quelques astuces pour surmonter la gestion de l’équipe :

Premièrement n’oubliez pas que vous êtes le capitaine du navire.

Un capitaine est capitaine à partir du moment où il est sur son bateau, dès qu’il met le pied au sol, et qu’il côtoie des civils, il n’est plus capitaine.

A partir du moment où le tournage commence, vous n’êtes plus vous même, vous êtes le réalisateur de votre film.

Et vous pouvez, surtout si vous êtes un peu timoré, jouer un rôle.

Nous le faisons régulièrement dans la vie, nous adaptons notre comportement en fonction des gens que nous voyons, ici à partir du moment où vous êtes sur votre plateau, vous êtes le réalisateur idéal que vous souhaitez être.

Vous saurez prendre les décisions qu’il faut au bon moment, rien ne peut vous ébranler que ce soit les aléas du temps, de l’équipe voir même de la maladie.

Vous n’avez qu’un objectif : que votre film se fasse, et qu’il se fasse parfaitement bien, vous vous l’avez envisagez, et pas autrement.

Vous verrez qu’il suffit que vous vous projetiez comme ça

et subitement vous aurez une force que vous en soupçonniez pas.

Avoir des alliés

Deuxième astuce, il faut avoir des alliés.

Il ne sera pas rare, surtout quand ce sera votre premier film que vous ne connaissiez pas toute l’équipe.

Dans le lot des nouveaux venus vous découvrirez des coéquipiers talentueux et à votre écoute,

mais il est probable que vous ayez dans le lot,

au moins une personne qui sera nocive pour votre tournage.

Malgré tous les efforts que vous ferez en amont pour identifier ce ou ces personnes, il y a toujours une différence de comportement entre une personne que vous voyez tranquillement autour d’un café et une situation de tempête alors que la situation est critique.

Là, les tempérament ce révèlent

C’est là où l’on voit les personnes héroïques, lâches mais aussi  les gens fiables ou les traîtres.

Et on pourrait se dire qu’une seule personne ne pourra pas faire grand chose si elle est seule, mais c »est sous estimer le pouvoir de nuisance de ces gens là.

Ils peuvent rallier à leur cause d’autre personne et rapidement, si l’équipe n’est pas resserrer ça peut générer une mutinerie.

Le remède à ça, c’est :

  • être proche de son équipe pour sentir son humeur.
  • avoir des oreilles et des yeux un peu partout, et c’est là où les alliés interviennent.

Dès qu’un problème surviendra dans votre dos, ils pourront vous en avertir

Et vous pourrez ainsi désamorcer tout complot menaçant le tournage.

D’autre part, en cas de conflit ouvert, avec une engueulade, ils seront de votre côté

Ce qui évite moralement pour vous de vous sentir isolé, et vous donne aussi plus de poids si vous devez débattre sur des solutions, ils vous soutiendront.

Si vous pensez que tout ceci est exagéré, renseignez vous sur le tournage du Parrain de Coppola où la production n’avait qu’un souhait c’est se débarrasser du réalisateur ou sur le tournage d’Aliens de James Cameron, où il avait une équipe ligué contre lui et pour seul soutient sa femme productrice et ses comédiens.

Ce genre de chose arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le pense,

et c’est bien normal, de toute éternité

Dès qu’il y a du pouvoir à un endroit, il y a toujours de gens pour le convoiter.

L’artistique

Voilà pour l’aspect conflit, maintenant, sur l’aspect artistique, avoir des alliés est aussi précieux.

D’abord parce qu’il vous connaisse et savent où vous voulez aller, bien souvent un seul regard peut suffire pour qu’ils vous comprennent,

c’est donc un gain de temps (et d’argent) important.

D’autre part lorsque vous aurez des moments de doute, ce qui est probable, vous aurez des soutiens moraux,

et bien souvent aussi des solutions qu’ils vous proposeront.

Maintenant que vous avez développer votre sensibilité, que vous avez pu analyser émotionnellement un film et que vous êtes bien entouré,

Vous êtes sur une bonne base pour être réalisateur sans pour autant avoir de diplôme.

Bilan

couverture2J’espère que cet article vous aura plu, sans doute que ce guide gratuit vous intéressera  :

« Tout ce que l’école de Cinéma ne vous apprendra jamais »

(Et qui est pourtant essentiel pour réussir)

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