Leon est un tueur professionnel sur le point de prendre sa retraite. Mathilda a perdu sa famille décimée par des tueurs. Elle se réfugie chez Leon. Mathilda veut apprendre l’art de tuer auprès de Leon afin qu’elle puisse venger sa famille…
LEON est le 6ème film de Luc Besson. Le tournage a débuté le 1er Juin et se termine le 7 Octobre 1993. Il sort en 1994 avec pour budget de 115 000 000 Fr (16 500 000 €) est a récupéré à travers le monde 19 000 000 $.
10 Films notables sortis la même année :Forrest Gump, Pulp Fiction, True Lies, Ed Wood, le Roi Lion, les Evadés, Entretien avec un Vampire, La cité de la Peur, 4 Mariages et un enterrement, The Crow, Tueur Né
C’est parti pour le test.
Histoire
14 / 20
Rien de nouveau sous le soleil. C’est l’histoire d’un tueur et de sa jeune protégée. Un tueur au grand cœur. Le samouraï de Jean Pierre Melville parle du même thème, et The Killer de John Woo idem (Woo s’inspirant de Melville). Rien de renversant donc, sauf que, ici il y a une odeur de scandale. Premièrement à la différence de ses grands frères, Léon parle non pas d’un tueur et d’une femme, mais d’un tueur et d’une ado. La relation qui se crée naturellement dans ce genre d’histoire, la fameuse love story, se trouve ici biaisée. On flirte avec le Lolita de Kubrick, cette relation qui demeure platonique entre Léon et Mathilda est sur un fil. D’ailleurs les parents de Nathalie Portman ont refusé au départ qu’elle fasse se film pour la relation plus qu’ambiguë de son personnage avec Léon. De plus, le scénario original allait plus loin dans ce sens. D’autre une autre raison qui pourrait interpeller, c’est que Léon apprend à Mathilda, ado donc, a tuer. Là aussi c’est osé, le film pourrait braquer une bonne partie du public. Prise de risque donc.
Une histoire simple avec un soupçon de scandale.
Scénario
15 / 20
Le Scénario est soutenu. On n’a pas le temps de s’ennuyer.
Le départ est d’une incroyable efficacité. On cerne immédiatement le personnage de Léon et sa redoutable maîtrise. Le personnage de Mathilda lui aussi est parfaitement placée dans son contexte familiale en perdition. On comprend immédiatement cette ado rebelle en perte de repère. L’antagoniste, Norman Stansfield, est également très soigné, les scènes de la place au comédien qui saura, nous le verrons plus loin, la prendre. Les personnages sont donc haut en couleur et on a qu’une hâte c’est qu’ils se confrontent les uns aux autres.
Pour l’évolution des personnages, on sera surpris de voir la profondeur d’un personnage comme Léon (pour un film d’action de ce type). Léon part d’un archétype, le Guerrier-Mentor. Dans la grande lignée des Morpheus, Obi Wan, Bruce Lee dans Opération Dragon et qui dit Guerrier Solitaire, dit souvent grand cœur. Rocky, Rambo, Conan, tous les rôles de Van Damme, etc… On est donc pas perdu. Mais la finesse d’un personnage de Léon se situe sur l’opposition Mentor et Guerrier au Grand Cœur. En tant que Maître, il a une responsabilité qui va aller s’entrechoquer avec le ressenti du grand cœur de notre guerrier, c’est l’éternel conflit raison et sentiment : Léon est tiraillé entre adopter Mathilda (la garder enfant) la former (en faire une guerrière) l’aimer (en faire une femme) ou encore la tuer. Ce tiraillement est bien rendu sans jamais surcharger l’intrigue. Les scènes caractérisantes de Léon sont bien choisies, on est convaincu lors des scènes d’actions, on croit à son quotidien (exercice physique, le verre de lait, Gene Kelly…) et à son rituel avec sa plante verte. Belle métaphore qui sert de clef pour la fin. Bien vue.
Mathilda est l’élément perturbateur dans la vie de Léon. Elle aussi est un archétype, celui de l’Elève-Rebel (Néo, Luc Skywalker, tous les héros de Monomythe…). L’évolution du personnage de Mathilda est intrinsèquement liée à celle de Léon. Le rôle de l’archétype du Rebel est de montrer une autre vision du monde que la société veut nous imposer. Ainsi Mathilda rendra Léon plus humain. Et Léon, en tant que Mentor parviendra à former Mathilda, lui donnant plus de sang froid, lui faisant voir la réalité en face, plus de mensonge, en un mot, c’est le passage de l’enfance à l’âge adulte. Pas d’évolution en revanche du côté de Norman Stansfiled. L’archétype de Stansfield est le Roi-Guerrier-Fou.
Évolution du scénario est fluide même si, on pourrait lui reprocher d’être très linéaire. Pas de grande révélation, pas de retournement de situation, pas de folie finalement. On pourra donc dire qu’il y a une prise de risque dans le fond mais pas dans la forme.
Les dialogues sont crédibles et quelques répliques sont même cultes. Du très bon travail.
Les réactions des personnages sont cohérentes, aucune fausse note.
La scène finale est une très belle confrontation, émotion et action sont au rendez vous. La résolution marche très bien et conclu parfaitement le film sans frustration, toutes les intrigues étant résolues. Et, signe d’un grand film, il nous accompagne même une fois terminé.
Un scénario sage mais extrêmement efficace.
Lumière
16 / 20
Très belle lumière, chaude, contrastée, elle sied parfaitement à Léon. La scène d’intro est une des plus travaillée à ce niveau. L’apparition de Léon, émergeant des ténèbres, avec sa lame lumineuse. Les raies de lumière qui percent les volets après les pluies de balles. Tout est présent pour créer une ambiance originale. Le film aurait pu être bien plus glauque, vu qu’il parle d’un tueur et que les personnages sont tellement marqués par la vie, mais non, l’utilisation d’une lumière chaude, quasi en contre point avec le thème, mais en phase avec la bonté du personnage de Léon. C’est bien joué, ça allège le film qui ne sombre jamais dans la noirceur, et réserve même quelque moment de franche comédie. Le film en ayant cette plastique comics fait tout passer. La violence, présente dans le film, est magnifiée sans jamais être complaisante. Du beau travail.
On pourra pour nuancer le propos, que la lumière est certes belle mais on ne tombe pas non plus à genoux devant. Ce n’est pas splendide, c’est efficace, en phase avec le sujet et la mise en scène. Finalement c’est tout ce qu’on lui demande.
Thierry Arbogast crée une belle lumière avec quelque fulgurance. Du beau Travail.
Direction comédien
15 / 20
Gros point fort du film. Le casting est formidable. Et les comédiens présents signent ici une œuvre majeure dans leur filmographie. Jean Reno tout d’abord qui signe ici son plus grand rôle. Il y a incarne à l’instar d’un Rocky, un grand dur au grand cœur. Il y est touchant et crédible, il nous touche autant qu’il nous fait rire. Le duo avec Nathalie Portman fonctionne merveilleusement. Cette dernière signe ici sont premier film. Et quel film ! Elle y est touchante et apporte une fraicheur très bienvenue. Elle affiche d’entrée un professionnalisme qui n’a pas démenti et signe un de ses meilleurs rôles. Et enfin Gary Oldman… Last but not least. Il est un antagoniste de choix. A la fois excentrique et d’une froideur implacable, l’interprétation de Gary Oldman est sur un fil. Il pourrait vite devenir insupportable à hurler si souvent, à piquer des crises, il n’en est rien. Oldman est un professionnel lui aussi et il le montre, lui aussi signe un de ses rôles les plus marquants au cinéma.
Finalement Luc Besson a su tirer parfaitement parti de se que dégage ses comédiens. Naturellement Jean Reno de part sa stature et son caractère timide dégage un côté gauche et renfrogné mais aussi un aspect gentil nounours qui sied parfaitement à Léon. Nathalie Portman obtient son premier rôle au cinéma et dégage une nonchalance et une fraîcheur très bien venue pour Mathilda et enfin Gary Oldman, réputé ingérable sur un tournage, déborde d’énergie, elle est ici tantôt exploitée dans des moments d’hystérie mémorable, tantôt contenue dans des moments de tension jubilatoire. Bien vu.
Luc Besson a su tirer le meilleur de ses comédiens. Très bon Travail.
Mise en Scène
16 / 20
Du grand Luc Besson ! La mise en scène est taillée sur mesure. L’utilisation des grands angles renforcent l’aspect comics du film, amplifie l’impact des scènes d’action et dynamise la chorégraphie millimétré de Luc Besson. Il prouve qu’il est un des grands Maîtres des films d’action, il se pose à ce moment comme un français tournant à New York, faisant mieux qu’eux sur leur propre terrain ! Le film n’est que finalement très peu tourné aux états Unis, mais le chef déco ayant fait un travail dingue l’illusion est parfaite.
Quelque idée de mise en scène très bien vue. La présentation de Léon, celle du flic, la rencontre de Mathilda et Léon de l’autre côté de la porte sont des modèles en la matière. Brillant. La scène ellipsée de libération de Mathilda, excellente. Utilisation pertinente du ralenti.
Le film a beau avoir de grande qualité, notamment lumière, c’est la mise en scène de Luc Besson et sa direction d’acteur qui hisse le film au sommet.
Du grand Luc Besson ! A mon sens, son meilleur.
Son
14 / 20
Eric Serra signe ici sa meilleur composition. Elle laisse sous tendre que quelque chose se trame, qu’une menace plane. Elle laisse une place à la sensibilité. Pari osé de la part de Serra que d’utilisé des instru orientaux pour une musique à New York. Mais le résultat est au rendez vous. Le son n’est pas en reste, il est d’une redoutable efficacité, les sons de balle sont très travaillé, et certaine scène, comme l’apparition du couteau sous la gorge de la première cible de Léon, suffise à illustré à elle seule, le rôle si fondamental du son dans ce film.
La musique de Serra vieillie assez mal en général (celle de Subway est juste inaudible aujourd’hui) mais celle de Léon et du 5ème élément fonctionnent encore très bien et on peut imaginé qu’elles resteront dans le temps agréable.
Le son à l’instar de la lumière magnifie la mise en scène de Luc Besson avec quelque très bonne idée. La musique, sans jamais être brillante, reste inventive et audacieuse. La meilleure d’Eric Serra pour moi.
Direction artistique
15 / 20
On est pas dans un film à décor. En apparence. Car le film a été massivement fait en studio et non pas à New York comme on pourrait le croire. Et c’est du très bon travail. L’appartement de Léon est soigneusement meublé, avec la place privilégié pour sa plante. La psychologie du personnage y est bien retranscrite.
Les costumes sont régulièrement le même style pour les personnages, à la manière des comics. L’utilisation des lunettes rondes et une idée bien caractérisante du personnage. La sucette de Mathilda en référence à la Lolita de Kubrick. Les médocs du flic… Les détails foisonnent. Sans arrivée au niveau d’un Jeunet, le film à une patte, un style que l’on identifie à Léon.
Présente sans jamais être ostentatoire la direction artistique est très soignée. Du très bon Travail.
Effets Spéciaux
NS
EN RESUME
Léon est :
– un film d’action très efficace et plastiquement très beau
– le meilleur film de Jean Reno
– le meilleur film de Luc Besson
– avec Gary Oldman et Nathalie Portman
– un film touchant
– un film où l’on ne s’ennuie pas
– un des meilleurs films de tous les temps (si, si)
un film à voir absolument !
Note Finale
15 / 20
Allez Plus Loin
A quelle adresse souhaites-tu que je te l'envoie ?
Je déteste les spams, votre adresse mail ne sera jamais cédée ni revendue 😉