Mad Max Fury Road

Max après avoir été capturé et torturé parvient à prendre la fuite de ses agresseurs, une course poursuite s’engage…

MAD MAX : FURY ROAD est le 11ème film de George Miller. Il sort en Mai 2015 lors du festival de Cannes. Il a pour budget 150 000 000 $ est récupère à travers le monde 361 000 000 $.

10 Films notables sortis la même année : Mission Impossible 5, Jurassik World, Star Wars 7, Le Petit Prince, Fast and Furious 7, Terminator Genesis, James Bond Spectre,  La loi du Marché, Chappie, Avengers 2

C’est parti pour le test.

Histoire

6 / 20

Ça commence comme une blague. L’histoire est minimaliste et basique : un homme est en fuite, des gens à ses trousses. Plus basique tu meurs. Alors l’histoire n’est pas nulle, mais vraiment pas une once d’originalité. Mais l’intérêt de Mad Max ne réside pas dans son histoire nous le verrons plus loin.

Une histoire prétexte sans grand intérêt.

Scénario

13 / 20

Le Scénario est soutenu. On ne s’ennuie pas, même si un petit fléchissement apparaît au milieu de ce qu’on a coutume d’appeler l’acte II. Mais c’est tout, et c’est un miracle ! Parce qu’on part de très loin ! L’histoire étant sans intérêt, il fallait du talent pour ne pas nous faire décrocher ! Mais c’est chose faite, les scènes d’actions s’enchaînent sans lassitude.

La mise en place est rapide, il n’y a pas grand chose à installer vous me direz, sauf que c’est partiellement faux. L’histoire on l’a dit est réduite à son plus simple apparat, certes, mais l’univers attention les yeux, il y a des choses à dire, des choses à remettre dans le contexte. Et c’est bien fait, sans lourdeur, on comprend tour à tour l’univers dans lequel se déroule notre histoire, ainsi que ses règles et ses dangers. Dès le départ notre personnage est mis en position de faiblesse, ce qui est bien, presque normal, sauf que l’erreur fatale est qu’il y reste beaucoup trop longtemps.C’est une erreur qui va affadi notre héros (ou anti héros) et c’est une remarque qui va être récurante, la faiblesse du héros. Comprenez bien qu’un héros est une faiblesse est normale, c’est préférable et très souvent ça l’enrichi à deux conditions qu’il la surmonte (ou qu’elle l’anéantisse) qu’elle soit bien incarnée par le comédien. Sauf que là le contrat n’est pas rempli.

Mais rassurez vous, cette faiblesse profite à quelqu’un : Furiosa. C’est elle qui sauve le film du naufrage. En effet, elle est le héros de substitution dont on a besoin. C’est elle qui le sauve, elle qui mène sa barque, elle qui donne (un peu) de nuance.

Après une mise en place rapide, s’ensuit une longue scène d’action qui campe le fameux personnage de Furiosa. Alors même si on est avec le personnage le plus intéressant du film, il n’est pas moins minimaliste. Elle incarne un archétype de la Reine-Guerrière, là où Max incarne celui du Guerrier-Rebel. Alors comme tout les guerriers, Max et Furiosa ont un grand cœur. Et l’évolution de leur personnage va se positionner sur cet axe, comment et quand vont-ils révéler leur sentiment l’un pour  l’autre ? Point de mystère, point de retournement de situation, le film est linéaire.

L’Antagoniste est Rictus Erectus, tout le temps masqué, ce personnage est mystérieux, il est dans la lignée d’un Dark Vador l’archétype du Roi-Guerrier, en moins subtile. Même si au premier abord on le voit comme une sorte de roi tyran, il est associé à l’amour qu’il porte à ses enfants. Qu’il enferme et qu’il souhaite conserver sous sa coupe certes, mais qui semble l’attrister. Du moins suffisamment pour laisser son royaume en plan le temps de partir à la poursuite de Max avec sa troupe de guerrier. Il est néanmoins suffisamment menaçant et tenace pour créer une tension à l’encontre du héros et ne pas nous faire sombrer dans l’ennuie.

Les dialogues sont peu nombreux et lorsqu’il y en a ils sont informatifs. Rien de dingue, mais à la fois on est dans Mad Max, pas les précieuses ridicules.

Les réactions des personnages sont cohérentes, à la fois il n’y a tellement pas de nuance que c’est difficile de dévier de l’axe du personnage surtout quand il est large comme un boulevard. Et pourtant le héros bénéficie d’un problème de cohérence à la toute fin. SPOIL : Le héros a perdu sa femme, ses attaches, il n’a plus rien, il est en perte de repère total. Il retrouve l’amour et un royaume auprès de Furiosa. Formidable. Sauf qu’à la fin notre héros décide de partir et de la laisser en plan… Certains diront qu’il ne pouvait pas rester, parce que c’est un héros solitaire… Mouais… Ne s’appelle-t-il pas MAD max ?… Il est fou, instable mais en fait à vrai dire surtout très con. Parce que là où il aurait pu bâtir quelque chose et essayer de rendre le monde meilleur, il préfère rester une bête traquée, seul. En fait on sent surtout la patte du scénariste aidé par le prod pour faire une suite de notre héros taciturne sur les routes (forcément et pas dans un royaume, c’est moins univers Mad Max) et un Spin Off avec Furiosa. C’est visible à des kilomètres. Dommage.  FIN SPOIL. 

Parmi les incohérences, il y aussi une sorte de diabolicus ex-machina sur toute le longueur du film. Il y a une course poursuite dans un désert gigantesque et pourtant les ennemis sont toujours derrière eux, ils empruntent le même chemin. Mais rigoureusement le même ! Ils parviennent parfois à se distancer mais qu’importe Erectus, sans GPS, sans rien il a des antennes, il « sent » la présence du camion. Il y a d’ailleurs un moment qui illustre bien la volonté du scénariste à ne pas les voir se perdre l’un l’autre : il y a un passage entre deux parois, dans toute l’immensité du désert il doit bien y avoir moyen de contourner, non, ils empruntent le même passage… D’ailleurs on notera que ce point de passage apparemment incontournable sera obstrué par une explosion. Et bien lors du retour, il est complètement dégagé.

Dernier point, la confrontation finale est décevante, elle manque de saveur et se termine trop vite et trop facilement, on est en droit de s’attendre à une scène d’une autre ampleur surtout après une course poursuite de 2h. La fin du film est frustrante pour les raisons spoilées plus haut.

Un scénario réussissant la prouesse de nous faire tenir sur notre siège, malgré quelques grosses ficelles et une fin décevante. 

Lumière

13 / 20

La lumière de John Seale est soignée, avec une dominante chaude, couleur sable, idéal pour Mad Max. Les couleurs sont très saturés donnant une image tape à l’œil, dans la lignée de la lumière de Transformers. Des couleurs bien marquées à l’opposé du pastel, on est plus dans l’encrage comics que dans la peinture type BD européenne. C’est un choix et il colle bien au filme. Quelque nuance maintenant, tout d’abord la lumière est belle mais il n’y a pas de trouvaille non plus. Il n’y a pas de tentative particulière d’effet quelconque et il y a même un raté, au trois quart du film, il y a une nuit américaine toute de bleu vêtue. Bien, sauf qu’ici le bleu est si marqué qu’on frôle le mauvais goût, de plus la lumière des phares ou des torches utilisées à ce moment là, ont été artificiellement refaites, et c’est pas top, ça fait même très faux.

John Seale crée une lumière qui, même si elle ne prend pas de risque et qu’elle rate la scène de nuit, reste propre et en phase avec le film.

Direction comédien

13 / 20

Ah le point douloureux ! Commençons par Tom Hardy, le Mad Max 2015, et bien il nous fait regretter Mel Gibson. Alors avant de se lancer dans une nostalgie prévisible, débutons par défendre Tom Hardy. Premier point : il n’est pas aidé par le scénario, il passe le premier tiers du film en victime attachée à un poteau, difficile de montrer toute l’ampleur de son jeu, Mel Gibson n’aurait pas fait mieux. Deuxième point : le film est clairement axé action. J’ai failli dire pour le comparer à un jeu vidéo, on est en mode arcade pas en simulation. Le 1er Mad Max laissé une place à l’émotion avec les liens qui l’unissait à sa famille, le 2ème en revanche était clairement arcade. De l’action pour de l’action. Ce qui fait que si comparaison il devait y avoir (et il y aura) ce sera sur cette base Mad Max Fury Road / Mad Max 2.

Maintenant que la défense est terminée voyons les points qui fâchent. Tom Hardy n’est pas Mel Gibson, c’est une évidence, ce n’est pas nécessairement qu’il y en a un qui soit meilleur que l’autre, c’est juste qu’ils ne dégagent pas la même chose. Mel Gibson et Tom Hardy sont tous les deux des beaux, Hardy  a une animalité qui pourrait être bien venue, là où Mel Gibson fait plus propre sur lui. Bon point pour Hardy, mais Mel Gibson a une fragilité qu’il cache derrière ses airs de dur. Fragilité qu’on ne voit pas chez Hardy. Voilà pour le casting. Maintenant le jeu, Hardy se contente de grogner et de tirer la tronche. Je veux bien que  Max soit fou et mal dans sa peau mais quand même il y a des nuances à apporter, même si le scénario ne le précise pas. Il faut qu’il s’inspire de ce que fait Brad Pitt dans True Romance. La description de son rôle ne tenait même pas sur une ligne et c’est une silhouette à l’origine, il arrive à en faire un second rôle marquant du film. C’est pas Hardy qui y serait parvenu. Il y a une fâcheuse tendance d’Hollywood à utiliser ce que j’appelle des acteurs « porte-manteau », c’est à dire qu’ils sont beaux, ils se taisent et laissent le charme agir. Si charme il y a. Je cirerai dans la même catégorie que Hardy, Ryan Gosling, porte manteau idéal, il ne joue pas, reste figé et laisse l’imagination (des spectatrices la plupart du temps) agir. Pour résumé, je dirais que Hardy n’est pas convaincant dans le rôle de Max, il y avait des subtilités à apporter à son personnage, malheureusement ce n’est pas le cas, et comme dit plus haut, il y a une personne à qui tout cela profite c’est Charlize Theron. Tout d’abord le choix de casting est audacieux. Quand on pense film d’action ce n’est pas son nom qui nous saute à l’esprit. Donc bien qu’il ait pensé à elle et surtout bravo à elle qui a acceptée. Cette comédienne est résolument une des plus doués de sa génération et surtout une des plus surprenante au niveau des choix, on ne peut pas dire qu’elle ait une carrière toute tracée à l’avance, c’est pas Meg Ryan. Ensuite il est intéressant qu’on est à l’opposé de l’acteur porte-manteau cité plus haut. Elle ne laisse pas le charme agir, elle se repose pas sur sa plastique, bien au contraire, elle ici masculinisée au maximum, c’est une guerrière et on y croit. Elle est crédible, et apporte une touche personnelle, une énergie et une présence qui font malgré le peu de place que lui laissait ce type de film elle arrive à tirer son épingle du jeu. Et au final lorsque l’on ressort du film on a plus l’impression d’avoir vu un film sur Furiosa que sur Mad Max. C’est elle que l’on retient. Aidez par le scénario qui la valorise beaucoup plus que Max, nous l’avons vu, mais aussi par la crédibilité que Theron insuffle au personnage.

Le bad guy du film jouait par Nathan Jones est crédible. On ne peut jamais qu’un rôle est facile ou non, mais disons que le sien ce content d’être en colère (derrière un masque qui lui donne l’expression sans qu’il n’est rien à faire) et à mettre gesticuler dans une voiture. On a déjà vu plus compliqué comme rôle. Mais disons que chaque fois qu’il apparaît on sent une menace, et c’est le but de ce personnage : être menaçant. Parfois il bondit un peu trop et perd un peu de son aura, il flirte avec le ridicule sans jamais y sombrer totalement. D’autre part il est, nous l’avons dit, parfois attendrit lorsqu’il est concerné par ses filles, ces scènes même si elles sont peu nombreuses et qu’il est masqué marche suffisamment bien pour qu’on ne rigole pas là où il faudrait se sentir concerné. Je pense que ce personnage bénéficie beaucoup de l’effet Koulechov. Le spectateur par rapport au circonstance extrapole ce qu’il doit ressentir, et sous son masque on imagine ce qu’il ressent. Pas sûr que sans son masque les scènes aurait aussi bien marché. Finalement Miller aurait dû donner également un masque à Tom Hardy…

Pour les seconds rôles Nicholas Hoult dans le rôle de Nux est plutôt satisfaisant. Son rôle à plus de nuance que les autres, car il est double, c’est l’archétype du faux ennemi. Il y met de l’énergie et y est très juste. Enfin, il reste les filles de Rictus Erectus, fades bien sûr, elles sont dans la lignée du jeu de Tom Hardy… Belles et silencieuses… Mais là où elles « jouent » des seconds rôles, Hardy lui « joue » le rôle titre…

On notera pour finir l’apparition de Hugh Keyes-Byrne déjà présent dans Mad Max 1, c’est une bonne idée, les fans apprécieront.

Rien d’inoubliable, on est pas dans un film qui laisse beaucoup de place au jeu, certains s’en rendent comptes et font dans le minimalisme d’autres essayent d’en faire malgré tout quelque chose, c’est ce que fait Charlize Theron, bravo à elle.

Mise en Scène

15 / 20

George Miller a fait Mad Max, c’est vrai, il y a 40ans… donc on pouvait être en droit de se demander ce que ce papi de la réalisation pouvait encore avoir à dire, surtout quand on sait que son dernier film était happy feet 2 ! Alors non seulement le papi Miller est encore dans la place mais il est en bonne place ! Les plans sont dynamiques, les angles audacieux, tout est très nerveux. On est loin d’un Happy Feet. Les courses poursuites sont bien menées, on est jamais perdu dans la spatialisation des protagonistes. Certains jeunes réalisateurs ne peuvent pas en dire autant. On remarquera que là où la tendance va au ralenti dans l’action, Miller, lui, utilise l’accéléré, c’est, entre autre, elle qui donne cette nervosité au film. Il y a pas à dire, Miller à un savoir faire et il s’en sert. On sent qu’il donne tout ce qu’il a. C’est en ça, un film généreux, il ne cachetonne pas. On en a pour notre argent. Alors bien sûr ce n’est pas des grands plans fluides ou des idées conceptuelles de mises en scène, on est dans l’efficacité. On est pas dans la gifle mais dans le coup de pied dans les couilles. Et c’est très réussi. Le film fait mal, très mâle. C’est du beau travail.

Miller fait un retour gagnant dans le film d’action, et montre qui c’est le patron. 

Son

15 / 20

Tom Holkenborg et Junkie XL font des étincelles ! Le son est puissant, nerveux, viril, c’est une armure idéale pour Mad Max. Les scènes d’actions déjà rondement mené par Miller s’en trouvent démultipliées par cette musique électro métal. Il y a dans cette masse de musique testostéronnée quelque accord au violon qui donne un peu de finesse. Dans le genre on est à cheval entre du Inception de Zimmer et du Dune de Toto. Il y a de temps en temps un malaise une pesanteur, et subitement une explosion de percussion, avec des cors qui soutiennent l’ensemble. C’est du très bon boulot.

Le son est un des atouts de Mad Max, la musique nous aide à nous immerger dans cette course post-apocalyptique et elle électrise littéralement le spectateur lors des scènes d’action.  

Direction artistique

18 / 20

LE POINT FORT ! Mad Max bénéficie d’une superbe direction artistique ! Les maquillages sont très bien faits, les costumes sont sales et avec des matériaux qui se répondent les uns aux autres. Il n’y a pas un choix qui ne soit pas dans le ton. Les décors sont apocalyptiques et contribuent parfaitement à l’immersion. L’univers de Mad Max est riche, bien plus riche que les précédents opus. C’est d’ailleurs une des surprises, on croit allait en terrain connu, en fait pas du tout, on doit réapprendre certaine règle de l’univers. Cette population qui est en demande d’eau, le roi qui est entretien un rapport malsain avec sa progéniture, les hommes de mains d’Erectus, Fuiosa, Mad Max, tout est cohérent, tout est magnifié par les éléments extérieurs mis à disposition, l’univers illustre bien la psyché folle de Max. L’univers semble riche et même si on connait les grandes lignes de ce type d’univers on a le sentiment d’être dans un environnement véritablement original que l’on identifiera désormais comme celui de Mad Max.

Grosse surprise, c’est une superbe direction artistique, une des plus surprenante aussi. 

Effets Spéciaux

Beaucoup d’effet numérique, beaucoup de cascade en temps réel, tout est bien exécuté. La vague de sable par exemple est bien rendue. De belle explosion, de la tôle froissée, tous les ingrédients du film d’action / film d’anticipation sont au rendez vous.

De beaux effets, du travail propre.

15 / 20

EN RESUME

Mad Max Fury Road est  :

– un film d’action testostéroné, très efficace, avec des cascades impressionnantes

– rythmé par une musique électrisante

– un vrai retour gagnant pour George Miller

– soutenu par une direction artistique à tomber par terre

– pas un film pour tout le monde, âme sensible s’abstenir

un film à voir

13.5 / 20

Allez plus loin

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