Une famille vit pauvrement, en passant de petit métier en petit métier, jusqu’au jour où le fils aîné rencontre une famille riche naïve qu’il sent qu’il peut rouler dans la farine…
Parasite est le 7ème long métrage de Bong Joon-Ho. Il sort 21 Mai 2019 en France lors du festival de Cannes avec un budget de 11.8 M $, ce qui est en dessous que son précédent film Okja dont le budget culminait à 50 M $, en revanche Okja n’a rapporté que 2.3 M $, là où Parasite a actuellement engrangé 269.7 M $ faisant de Parasite un film très rentable et le plus gros succès actuel de Bong Joon-Ho devant Snowpiercer qui avait rapporté 89.76 M $.
10 Films notables sortis la même année : Avengers : Endgame, Toy Story IV, Joker, Roi Lion, Grâce à Dieu, le chant du Loup, Alita, Once upon a time… in Hollywood, Us, Reine des neiges II
C’est parti pour le test.
Scénario
16/20
Démarrage
L’histoire nous fait suivre une famille, Ki-Taek, assez pauvre, pas misérable qui cherche à gagner sa vie. L’arène de l’univers est en plusieurs strates et nous verrons pas la suite que le positionnement « physique » social est bien mis en avant dans ce film.
La famille Ki-Taek fait un travail de pliage, en famille, dynamique de groupe que l’on retrouvera tout du long du film. Ce travail de pliage est encadré par des jeunes qui se conduisent en petits chefs sans doute sous payés.
C’est un des thèmes que nous verrons plus en détail dans la rubrique du dessous. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il y aura régulièrement des pauvres qui exploitent d’autres pauvres.
On se doute bien que les petits chefs ne gagnent pas des millions et que les patrons semblent inatteignables au sommet et qu’ils se gavent sur le dos des employés.
Tout est fait de manière subtile mais on ressent tout.
La famille Ki-Taek se fait alors licencier parce que leur travail n’est pas à la hauteur des attentes des petits chefs. Ils se retrouvent alors sans emploi mais étrangement on n’est pas dans le drame, c’est pas Causette des Misérables, ils relativisent en se disant qu’il va falloir se remuer les fesses pour trouver un autre travail.
C’est alors que l’incident déclencheur intervient, sous forme d’arrivée du pote du héros. Ce dernier vient rendre visite à la famille et leur offre une pierre sensée porter bonheur et surtout de l’argent. Il en profite pour proposer au héros de donner des cours d’anglais à sa future petite copine car il ne pourra pas le faire vu qu’il doit partir pendant quelques temps aux Etats Unis. Le héros va donc rencontrer la copine de son pote, cette dernière est particulièrement riche et fait partie de la famille Park.
Je fais d’ailleurs une parenthèse pour dire que dans le résumé du film, que c’est une famille « richissime », ce qui est faux. C’est une famille en revanche aisée. Une fois de plus, le film est dans l’intermédiaire. On n’est jamais chez les plus pauvres (il y a toujours pire) et jamais chez les plus riches (il y a toujours mieux). C’est une des forces du film qui fait dans la nuance, et dire famille « richissime » c’est ne pas faire dans la nuance. Parenthèse fermée.
Le héros va donc côtoyer la famille Park et se rendre compte qu’il y a moyen de pouvoir placer sa sœur.
Sa sœur, elle, va s’arranger pour évincer le chauffeur pour placer son père. Et le père et ses enfants vont s’arranger pour faire tomber malade la gouvernante pour placer la mère de la famille Ki-Taek.
La dynamique du récit est intéressante et donne un vrai coup de boost au démarrage. Personnellement je ne l’avais pas vu venir, et ensuite on comprend que la famille Ki-Taek va essayer de se greffer à la famille Park et il y a bien sûr une progression dans la gravité. Nous en venons directement au développement des personnages.
Développement personnage
Au démarrage le héros va mentir indirectement en falsifiant son diplôme (et accessoirement en se mentant à soi-même en disant à son père qu’il aura un jour le diplôme que sa sœur a falsifié).
Ensuite c’est un mensonge plus net lorsqu’il place sa sœur en disant que c’est une incroyable artiste.
Par la suite c’est la sœur qui franchit un cape supplémentaire en piégeant le chauffeur pour le faire licencier.
Et la barre la plus haute sera franchit lorsque le père et les enfants décident d’utiliser la faiblesse de santé de la gouvernante pour s’arranger pour la faire virer au mépris de la vie de cette vieille dame.
On peut d’ailleurs se rendre compte que c’est une évolution de groupe. On retrouve la dynamique de groupe du démarrage avec le pliage d’emballage de pizzas.
La suite de l’évolution suivante sera moins rapide. Le père va prendre sur lui par rapport aux remarques désobligeantes et rabaissantes du père Park. Le menant jusqu’au point de non retour que sera le meurtre. L’étape intermédiaire sera la séquestration de l’ancienne gouvernante et de son mari. C’est une sorte d’assassinat indirect.
Points réussis
Le scénario est globalement bien écrit, il est très dynamique au démarrage, on est rapidement dans l’action et on prend du plaisir à voir évoluer cette famille qui vie en « parasite » sur le dos de la famille Park. Il y a une deuxième partie plus noire que la première, certains spectateurs ont dit qu’il y avait deux films différents, je ne suis pas d’accord.
La deuxième partie comme je l’ai dit est plus sombre, et on a même la sensation qu’on va basculer de la comédie au film d’horreur, notamment au moment de la descente dans la cave. Mais rapidement la gouvernante et son mari sont tellement grotesques que rapidement on revient à la comédie noire. Le film n’a donc pas deux parties radicalement différentes on est juste dans une scène centrale particulièrement marquée.
Le final est puissant, cruel et d’une certaine manière un peu drôle (humour noir toujours). On est dans la satire.
Les personnages sont bien décrits et il n’y a pas de confusion possible ou de réaction incohérente et on se prend à apprécier ces deux familles si horribles soient-elles.
Le film semble idéal pourtant, il n’est pas exempt de défauts. En voici quelques un :
Points ratés
Il y a plusieurs problèmes d’écriture manifestes, le premier est la fausse intrigue avec l’ami du héros. C’est notre incident déclencheur. Le copain du héros le branche avec sa future copine nous l’avons vu. Et ce même copain annonce qu’il part aux Etats Unis et qu’il reviendra pour se marier avec la fille Park et qu’en attendant, il compte sur le héros pour prendre soin de sa copine.
Quand on voit le héros se rapprocher de la copine de son pote, on s’attend à ce qu’il y ait un soucis lorsque celui-ci reviendra. C’est d’autant plus probant qu’au moment où la famille Ki-Taek se détend en l’absence de la famille Park et qu’ils boivent un coup. C’est le moment de la bascule vers la scène centrale. A ce moment le héros se projete dans l’avenir et se voit se marier avec la fille Park, oubliant au passage son pote. Et il dit qu’ils pourront alors tout le temps être dans cette magnifique maison.
Il y a alors de multiples problèmes à cette hypothèse, tout d’abord lors du mariage, il y aura forcément les parents du héros qui sont les employés de la maison Park. Or, aux yeux des Park, ils ne sont pas de la même famille, le subterfuge tomberait à l’eau.
Ils évoquent le fait de prendre des acteurs, tout aussi nul comme option. Le meilleur ami du héros serait certainement invité (c’est quand même lui qui a permit à la famille Ki-Taek de s’élever socialement) et il verrait bien que les comédiens ne sont pas la famille de son pote. Et il y a peu de chance qu’il se taise vu que son « ami » lui a piqué sa copine.
En gros leur plan tombera à l’eau dès que le pote reviendra, qu’il soit invité à un quelconque mariage ou pas, il lui suffira de se rendre dans la maison des Park pour rendre visite à son ex-copine pour s’en rendre compte.
Et bien le pote ne reviendra jamais, c’est une intrigue qui tombe à l’eau. C’est donc une erreur d’écriture.
Le scénariste aurait très bien pu faire le même incident déclencheur en disant que son pote doit partir aux Etats Unis faire sa vie, qu’il ne reviendra sans doute pas et qu’il aimerait savoir que son pote s’en sorte et il lui parle, à ce moment, de la fille des Park en disant qu’elle est riche et qu’il peut lui donner des cours. Et le tour était joué, on en arrivait au même point. Sauf que là dans le cas actuel, on a une intrigue qui n’aboutira jamais.
Seconde scène pas terrible, celle de la table du salon. La famille Ki-Taek se réfugie sous une table juste avant que la famille Park rentre. Cette scène est à peine croyable.
Pour avoir été très souvent en Asie, je connais bien ce type de table, et ce serait immédiatement cramé si vous étiez caché en dessous. Immédiatement si vous étiez seul, mais une famille entière ! Impossible.
Nous verrons par la suite, que cette scène reste symbolique et que c’est pour cette raison qu’elle a été (à mon avis) conservée. Mais la fin de cette scène est aussi ridicule que son démarrage.
L’ensemble de la famille parvient à s’enfuir à l’exception du père, plus lent qui entend le couple Park se réveiller. Que fait-il ? Au lieu de se précipiter vers la sortie, ou de ramper, il reste coucher en plein milieu de la pièce… C’est ridicule. Une fois de plus on est dans le symbole, mais il y a beaucoup de scène qui sont symboliques qui passent bien mieux dans ce film mais la scène de la table est vraiment pas fine.
Dernière scène bancale c’est le chantage de la gouvernante. Le fils Ki-Taek se fait griller par la gouvernante en train d’appeler son père, révélant leur filiation. L’ex gouvernante va alors faire un chantage en leur disant que : soit, ils font ce qu’elle veut, soit, elle envoie la vidéo à la famille Park, ce qui révélerait le mensonge de la famille Ki-Taek.
L’enjeu ici n’est pas bon.
Que se passera-t-il si elle envoie la vidéo ? D’une, l’ex-gouvernante n’a rien à faire ici, donc elle se cramerait toute seule, surtout si elle doit justifier la présence de son mari, ce que ne se priverait pas la famille Ki-Taek.
Enfin au delà de ça, si la famille Ki-Taek, plus nombreux, plus jeune décide de partir, ce n’est pas l’ex-gouvernante vieille et en mauvaise santé et son mari mal nourri qui vont les en empêcher, et à ce moment l’ex-gouvernante va envoyer la vidéo et la famille Ki-Taek a tout le loisir de disparaître dans la nature.
En effet la famille Park ne connait pas leur réelle identité, et jamais ils ne seront retrouvés ni ne seront inquiétés d’autant que mis à part avoir menti, ils n’ont pas commis de meurtre… Alors oui, ils perdront la poule aux œufs d’or, mais ils ne seront pas arrêtés. Ce chantage ne tient donc pas, et ce n’est pas un enjeu digne de ce nom.
Un scénario rythmé, inventif avec des personnages originaux et bien structurés. Même si le scénario n’est pas parfait, il est très bien écrit.
Sens et Profondeur
17/20
Comme nous l’avons dit, Parasite est un film symbolique. Il y a beaucoup d’élément qui renvoie ou évoque la condition social, et ce n’est pas nécessairement fait de manière réaliste.
On l’a dit il y a d’abord le thème des :
Pauvres qui se battent entre eux
Voici quelques exemples :
- On voit la famille Ki-Taek qui chasse le clodo qui urine pas loin de chez eux.
- Les livreurs de Pizza qui jouent aux petits chefs face à la famille Ki-Taek.
- La soeur qui fait renvoyer le chauffeur qui n’est pas un privilégié.
- La gouvernante qui se fait renvoyer par la famille Ki-Taek.
- Il y a l’ex-gouvernante qui essaye d’exploiter la famille Ki-Taek en faisant du chantage.
Il y a le niveau social « physique » des gens
Les pauvres sont en bas, les riches en haut.
- La famille Ki-Taek n’est pas complètement en bas, elle vit dans un sous sol mais voit le niveau du sol. Elle est entre deux.
- La famille Park a une maison à étage et on découvre qu’elle a une cave où vivent… le mari de la gouvernante (donc un pauvre).
- Lorsque le couple Park fait l’amour sur la canapé, il est au dessus de la famille Ki-Taek qui est sous la table au niveau du sol.
- Et il y a aussi la phrase rituel de M. Park : « J’aime quand il reste à sa place » sous entendu « en-dessous ».
Le réseau
Il y a un autre message qui est évoqué dans ce film, c’est que tout repose sur le réseau. Toute la famille Ki-Taek ne parvient à s’incruster chez la famille Park que par recommandation il n’y a aucun moment de test, même quand le héros arrive avec son diplôme, il y a la mère Park qui balaye le diplôme en disant que ce qui compte c’est que ce soit son copain qui l’ait recommandé. C’est tellement tout le temps le cas, que cet excès de confiance à tendance à rendre la famille Park un peu naïve.
L’Amour
Lorsqu’ils sont émèchés la famille Ki-Taek parle de l’amour, et la mère dit que si elle était riche, elle aussi elle donnerait de l’amour, mais dans leur condition ce qu’ils font à la place, ils se battent. Elle saisit le col de celui de son mari, ils sont sur le point de se battre. Et en parallèle de ça, au même endroit quelques instants plus tard, le couple Park eux feront l’amour. L’amour étant donc réservé aux riches et la dispute aux pauvres. Le plus cruel (et comique) c’est qu’ils font l’amour sous le nez des Ki-Taek.
L’odeur
Le symbole le plus terrible est sans doute celui de l’odeur que dégage le père Ki-Taek notamment. Le père ne cesse de dire qu’il le sent, et que c’est une odeur désagréable. C’est bien sûr désobligeant, et c’est terrible parce que c’est ce qui le renvoie systématiquement à sa condition. Il a beau bien s’habiller, il y a toujours cette odeur qui le poursuit. Il y a également une évocation supplémentaire de ça au moment où ils doivent retourner chez eux après avoir échappé à la famille Park, il y a une inondation et la fille Park est obligée de se placer sur les toilettes pour l’empêcher de déborder, il y a bien sûr une allusion à l’odeur ici aussi.
Parasite traite très bien des thèmes du film faisant de lui un film social subtile et intelligent.
Lumière
15/20
La lumière de Hong Kyung-Pyo est très intéressante ne reculant pas sur des couleurs marquées comme le rouge ou le vert, ce qui aurait pu être criard marche parfaitement. La lumière est évolutive en fonction de la narration preuve d’une vraie synergie entre ce chef op et son réalisateur. Tantôt élégante et moderne, tantôt blafarde et inquiétante pour les moments dans la cave, et enfin lumineuse pour la séquence de fin pour mieux mettre en valeur, par contraste, l’horreur et le cru de la situation.
Un travail intelligent et remarquable.
Direction de Comédien
16/20
Autant le dire tout de suite, je ne suis pas emporté par le jeu asiatique en règle général. Culturellement, il y a quelque chose qui fait que nous européen on a la sensation qu’ils en font trop, qu’il force sur la note soit dans l’excès soit dans l’absence totale de réaction.
Mais ici ce n’est absolument pas le cas. On est face à un des points forts de ce film, l’interprétation et le casting est très bien.
Pourtant sur le registre comique, on est pas dans l’interprétation marquée, on est dans un jeu réaliste comique, comme si l’ironie pouvait être interprétée. Je trouve que c’est ce qui a de plus remarquable, c’est le ton que chaque comédien à su trouver grâce au réalisateur.
Pour autant, même si c’est bien jouer, que les comédiens sont si bien castés qu’on a du mal à imaginer que dans la vie il fasse autre chose que ce qu’on leur fait jouer dans le film. Pourtant ne surévaluons pas non plus, c’est une belle performance collégiale, mais heureusement pour les autres films elle n’est pas rare. On est pas sur une prouesse, leur décerner un prix est, pour moi, excessif, sauf si c’est pour la « troupe ». Il n’y a pas un comédien qui sort du lot au point de lui décerner à lui seul un prix.
Tout en justesse, une très bonne interprétation.
Réalisation Et Mise en Scène
15/20
Nous l’avons dit, Bong Joon Ho a fait fort dans la direction de comédien. Maintenant attaquons nous à sa réalisation.
Elle est, elle aussi, maîtrisée. On est pas dans la réalisation démonstrative, on aura pas droit ici à des plans séquences ou des idées de mise en scène inventive. Non, on est dans le cadrage au plus juste, avec une économie de mouvement. Le plan d’intro et le plan final en sont un très bon exemple.
On notera également une excellente gestion de l’ambiance. La bascule du plan qui se déroule sans accro au retour de la gouvernante est brillante. Alors qu’on les accompagne dans leur beuverie, l’air de rien, le rythme du montage s’allonge, faisant place à un malaise que l’on ressent sans vraiment qu’il y ait de raison. Ils sont en train de prendre de bon temps alors que la famille Park est absente, à priori ils sont tranquilles. Pourtant ce changement de rythme distille un suspense, on sent qu’il va y avoir un problème, mais on arrive pas à voir d’où. C’est très malin.
Le cut qui suit est d’autant plus redoutable. Et ça ne rate pas, le passage qui suit concerne le retour de la gouvernante. Et le fait qu’elle soit filmée à son retour dans le visio déforme son visage, avec le truchement de la pluie, et des lunettes mise en vrac, il y a quelque chose de dérangeant et d’inquiétant. D’autant qu’à ce stade là, on se demande ce qu’elle vient faire ici, sans compter la culpabilité de la famille qui s’est ingéniée à la virer et qui se retrouve face à elle. C’est sans conteste pour moi le passage le plus réussi avec l’enchaînement qui suit, à savoir la descente dans la cave.
A ce moment là, on a la sensation de sombrer dans la folie, et on sent que le film bascule dans le film d’horreur. On est terrifié à l’idée de ce qu’on va trouver dans les bas-fonds de la maison.
C’est très bien. Pour autant, tout n’est pas parfait, il y a des plans ratés, comme celui sur le père qui essaye de s’enfuir après s’être extrait de sous la table. Ce plan dessert la narration.
Et il y a une interrogation le moment où la fille Taek-Yi parle avec la mère Park et qu’elle lui annonce qu’il est arrivé quelque chose à son fils quand il était plus jeune. Il y a un mouvement très bien vu de la part de Ho pour signifier la bascule de la conversation et le changement de position de force. C’est bien vu, en revanche pourquoi sur le champ-contrechamp qui suit n’y a-t-il pas de changement de cadrage ? Elles restent toute deux en opposition de regard, que ça arrive au démarrage c’est déjà assez fort, on transgressait l’axe des 180° notamment au moment de la révélation. Est ce que c’était nécessaire de faire durer ce faux raccord regard sur toute la conversation. Je trouve ça excessif, d’autant que l’incidence par la suite dans l’histoire n’est pas proportionnelle à l’effet utilisé. Alors est ce une erreur ? Est ce voulu ? Au vu de l’ensemble du film sans doute, et dans ce cas, je pense que c’est trop.
Le réalisateur est très bon, il nous emmène dans son histoire avec une apparente facilité, il nous balade d’une ambiance à une autre, c’est du beau travail.
Travail Sonore
15/20
La musique est un mix improbable entre ce qu’aurait pu faire Yann Tiersen et Thomas Newman. Tiersen pour certaine sonorité un peu retro et Newman pour la mélodie entêtante pouvant vous emmener du rire aux larmes. C’est pour autant une musique qui a une vraie personnalité, dont le piano est l’instrument central, mais on beaucoup d’utilisation de petites clochettes qui donne un côté faussement léger. Pour autant lorsqu’on bascule dans le retour de la gouvernante et que l’étau se ressert, les clochettes se font plus discrètes, et c’est des nappes lourdes et des sons électros, donnant une ambiance inquiétante au film. Et sur la fin, nous avons un retour des cordes, plus classique, mais l’aspect strident de certain passage avec le violon et le piano sont enlevés et donnent un souffle bien venu au film.
Les sons, bruitages, et les doublages en français sont de bonne facture. J’ai eu une difficulté au démarrage avec la VF au début, c’est le temps d’apprivoiser les voix associées aux physiques, c’est gênant le temps d’une scène. Il faut donner sa chance à la VF elle est de bonne facture.
Passant du piano à l’electro, puis au violon en fonction de la narration et le tout en donnant une cohérence, bravo.
Direction Artistique
15/20
Bon travail également à ce niveau ci aussi. Les divers domiciles sont crédibles, sont élégants ou glauques en fonction du moment.
L’idée d’ailleurs du contraste, maison feutrée, moderne et propre avec une cave glauque en son sein, est particulièrement saisissant.
Dans l’idée du contraste, le passage de la fête finale avec tous les convives habillés de blanc ou de couleur clair et l’arrivée du sang et du massacre est d’autant plus efficace.
Idem pour les costumes, le maquillage, sont de bonne facture. J’aurai cependant un reproche sur le final, le moment où l’on voit le héros vieilli. J’ai eu du mal à le reconnaître, et ça nuit à la narration. C’est un passage court que l’on finit par comprendre, mais ce n’est pas fluide. C’est un détail dans un ensemble plus que réussi.
Du même niveau que le reste du film, soigné, maîtrisé.
Effets Spéciaux
14/20
Parasite, n’est pas un film à effets spéciaux, pourtant il y en a quelques un.
Tout d’abord les blessures liées aux cascades et autre combat, c’est bien fait sans pour autant révolutionner le genre. Mais ce qui attire le plus l’oeil c’est la scène où les héros retournent chez eux sous la pluie battante. Cette scène de submersion en plus d’avoir dû être galère au tournage a sans doute dû être la plus cher du film. Elle rend très bien, c’est très crédible et ça contribue à donner une sensation de poésie noire dans cette satire ce qui est très bien vu.
Réussi.
EN RESUME
PARASITE est :
– très bien écrit mais pas parfait
– très profond et subtile
– un film d’ambiance, maîtrisé par Bong Joon Ho
– drôle et dynamique, une très bonne satire
– avec une musique inventive, variée et pourtant cohérente
– composé d’un casting trois étoiles
– un film coréen qui démontre une fois de plus que le cinéma coréen est un cinéma de niveau mondial
– multi primé
– un film qui coche donc toutes les cases et à qui, pourtant, il manque un je-ne-sais-quoi pour être grand
– donc un poil surestimé par les critiques
– au final un excellent film sans pour autant être le chef d’oeuvre annoncé
un film à voir et revoir
Note Finale
15,375 / 20
Bilan
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