Les Aventuriers de l’Arche Perdue – Plan par Plan – 4/4

Voici la dernière partie de l’étude de la scène d’introduction d’Indiana Jones de Steven Spielberg. Durant cette partie le héros tente de s’échapper de la grotte dont le piège vient de s’activer.

 

Si vous n’avez pas lu la première partie, je vous suggère de vous y rendre : Les Aventuriers de l’Arche Perdue – Plan par Plan. Voici la seconde : Les Aventuriers de l’Arche Perdue – Plan par Plan Suite. Voici enfin la troisième partie : Les Aventuriers de l’Arche Perdue – Plan par Plan 3/4

D’autre part je vous mettre également un lien pour vous procurer ce film si vous ne l’avez jamais vu.

La Scène d'Intro des Aventuriers de l'Arche Perdue

Plan 102

Plan Matriciel 71

Plan 102

C’est le plan cascade. Il est suffisamment serré pour qu’on voit que c’est bien Harrison Ford et suffisamment large pour qu’on voit les éléments qui s’effondrent non loin du comédien. Ce type de plan donne plus de sensation de réalisme, on se dit que le personnage (le comédien) ne triche pas. De plus le plan permet à Spielberg de montrer la progression du Héros qui descend les marches en sautant. Indy saute en bas des marches. Cut.

Cut Mouvement

Plan 103

Plan Matriciel 72

Plan 103

Indy arrive en bas des marches et fonce vers la profondeur de la salle. Le plan est dynamisé par un intensificateur que sont les pierres qui tombent au premier plan. Ce plan est une sorte de plan en point de vue de l’Autel qui regarde s’échapper Indy, une fois de plus la personnification du lieu. Indy court. Cut.

Cut Réaction

Plan 104

Plan Matriciel 73

Plan 104

Indy déclenche les fléchettes en courant sans prudence. On notera que l’angle est plus porté vers l’autel que vers la sortie. Cut.

Cut Réaction

Plan 105

Plan Matriciel 74

Plan 105

Indy se faufile entre les fléchettes accompagné par un mouvement de caméra qui permet d’avoir l’angle qui était plus orienté côté Autel qui bascule quasi perpendiculaire par rapport au mur. Indy continue de courir. Cut.

Cut Réaction

Plan 106

Plan Matriciel 75

Plan 106

Les fléchettes continuent d’être projetées. On notera que l’angle sur le mur est désormais orienté vers la sortie, de façon à induire qu’il se rapproche du bout du couloir. C’est très subtile, mais c’est très malin, et ça donne une progression sans avoir à surcharger avec un plan plus large. Cut.

Cut Réaction

Plan 107

Plan Matriciel 71

Plan 107

Plan plus large comme pour laissé sous entendre que la tension s’amenuise, qui permet également de spatialiser Indy par rapport à l’autel. Indy jaillit vers la caméra. Cut.

Cut Parallèle

Plan 108

Plan Matriciel 48

Plan 108

Pendant ce temps là le Larbin se fait la malle. Spielberg utilise des plans iconiques que nous avons bien eu le temps d’intégrer pour spatialiser à l’intérieur de la grotte. On s’était suffisamment attardé sur ce passage pour savoir où est le protagoniste. Une fois de plus, rien n’est laissé au hasard. Le Larbin bascule au dessus du vide. Cut.

Cut Réaction

Plan 109

Plan Matriciel 47

Plan 109

Décidément, le Larbin n’a pas de chance avec cette branche, elle bascule. Cut.

Cut Mouvement

Plan 110

Plan Matriciel 76

Plan 110

Le monteur utilise la chute de la branche pour raccorder sur la chute du Larbin. Cut.

Cut Parallèle

Plan 111

Plan Matriciel 50

Plan 111

Indy arrive dans le plan, de l’autre côté du fossé. Notez comme Spielberg distille les informations. Indy d’abord, puis le redressement dans le champ du Larbin et enfin le fouet. Le positionnement d’Indy nous permet de comprendre qu’il vient d’arriver, le redressement du Larbin nous permet de connaître le positionnement de l’un par rapport à l’autre et enfin l’entrée du fouet dans le champ nous rappelle qu’Indy n’a plus ce qui lui permettait de passer. C’est d’une grande efficacité. Cut.

Cut Contre Champs

Plan 112

Plan Matriciel 49

Plan 112

Exposition du plan : tu me donnes l’idole, je te donne le fouet. On comprend que le Larbin ne veut pas simplement sauver sa vie, il veut également doubler son Maître. Symboliquement d’ailleurs, c’est lui qui possède le fouet. Il le paiera cher. Mais pour l’heure, on comprend qu’il n’est plus l’allié d’Indy. Cut.

Cut Dramatisation

Plan 113

Plan Matriciel 77

Plan 113

Plutôt que de raccorder sur Indy, on fait un raccord dans l’axe biaisé par l’insert de la porte. Une fois de plus le soucis d’économie et d’efficacité de Spielberg, dans un seul plan trois infos, Indy garde son sang froid et n’est pas enclin à accepter aussi facilement le plan du Larbin (en ne raccordant pas sur Indy pour avoir sa réaction) il y a un raccord sur la porte qui se referme ce qui laisse sous entendre que le temps presse, et dernière info, on revient sur le Larbin qui lui est inquiet (dramatisation, avec la contre plongé pour accroître la tension). C’est du grand art. Le Larbin insiste. Cut.

Cut Reaction

Plan 114

Plan Matriciel 78

Plan 114

Indy est cadré serré et en contre plongé de surcroît, la pression monte sur notre aventurier. Il est contraint d’accepter le deal et envoie l’Idole. Cut.

Cut Mouvement

Plan 115

Plan Matriciel 50

Plan 115

Elargissement de façon à apprécier le lancé et de voir que le Larbin l’a bien rattrapé. Cut.

Cut Reaction

Plan 116

Plan Matriciel 78

Plan 116

Cette fois ci, et c’est une première, Spielberg ne raccorde pas directement sur la réaction du Larbin, lui qui a tendance à sur-réagir. Mais sur Indy, là, où la convenance aurait voulu que l’on raccorde sur la réaction du Larbin, ce qui crée un suspense sur ce que va faire le Larbin (et comme c’est la première fois qu’on ne raccorde pas sur lui, ça crée un malaise inconsciemment) En revanche, Spielberg raccorde sur Indy, lui qui était tout dans le contrôle depuis le départ. Ce qui insiste sur le fait qu’il y a ici une inversion du pouvoir et sur le fait que c’est Indy qui est inquiet. Indy demande d’envoyer le fouet. Cut.

Cut Réaction

Plan 117

Plan Matriciel 79

Plan 117

La jubilation du Larbin en plan large et à niveau d’homme, on est plus en contre plongée. Ce qui laisse sous entendre qu’il n’a plus aucune pression, et qu’il y a un sentiment de facilité, d’autant qu’avec la lumière bleu au fond on a la sensation que la sortie est toute proche. Le plan large permet également de mieux sentir le fouet tomber, tout en le voyant toujours en position de l’idole. Toujours l’efficacité, un plan plusieurs infos. Le Larbin laisse tomber le fouet et sort de la salle. Cut.

Cut Reaction

Plan 118

Plan Matriciel 80

Plan 118

Indy cadré également de face et à hauteur d’homme fonce vers la caméra. Cut.

Cut Mouvement

Plan 119

Plan Matriciel 81

Plan 119

Indy saute, raccord sur un plan plus large pour apprécier le saut, et voir où Indy atterrit. L’utilisation de ce plan unique permet voir que la cascade est réalisable, avec plusieurs coupes on aurait pu croire qu’il y avait triche, ici, on voit bien que c’est faisable. On remarquera que Spielberg enchaîne le plan de prise d’élan avec le saut, de la même manière que lorsqu’il avait lancé l’idole. Ce qui crée une harmonie comme en musique avec des plans qui s’appellent. Comme le passage au dessus du vide enchaîné du plan sur la branche. Ce sont des raccords rythmiques. Indy saute et atteint l’autre bord de justesse. Cut.

Cut Dramatisation

Plan 120

Plan Matriciel 82

Plan 120

Indy est au dessus du vide. Ce plan n’est là que pour montrer le danger, on parlait de plan rythmique, mais il y a également cet événement qui fait écho à celui où le Larbin était au dessus du vide et que Indy venait le sauver. Il y aura un autre passage de ce genre plus loin. ça c’est la patte de George Lucas, c’est un système qu’il avait déjà utilisé dans la Guerre des Etoiles. Une fois de plus c’est pour rendre l’ensemble plus harmonieux et plus ironique. On peut se rendre compte aussi que le plan est différent de celui qu’il utilise d’habitude, il est pivoté de 90°. Et le passage le plus sombre est sous Indy, l’inverse aurait était contre productif. Ici on à la sensation que le vide est plus à pic. Cut.

Cut Reaction

Plan 121

Plan Matriciel 83

Plan 121

Ce plan est utilisé comme un cut réaction, mais au lieu d’avoir un plan bien puissant de lui en serré, on a un plan large, pour montrer qu’il est vulnérable et qui a également pour fonction de montrer où en est la porte qui se referme progressivement. Cut.

Cut Mouvement

Plan 122

Plan Matriciel 84

Plan 122

Indy se maintient, par le cadrage Spielberg donne une solution au spectateur. Cette solution permet au spectateur de supporter la tension. Si la situation semble sans issue, le spectateur peut détourner son attention, ici Spielberg donne du grain à moudre à l’audience : voilà l’objectif. Cut.

Cut Dramatisation

Plan 123

Plan Matriciel 85

Plan 123

De nouveau un plan à multiples utilisations : il permet de spatialiser les éléments entre eux, la liane, Indy et la sortie. Il permet également à mettre la pression sur le héros, comme un plan de dramatisation. On remarquera que le raccord s’effectue au moment où Indy disparait derrière la porte, comme un signe funeste. Indy donne une impulsion. Cut.

Cut Reaction

Plan 124

Plan Matriciel 86

Plan 124

Indy ripe sur la roche en réaction à son mouvement. Une fois de plus c’est une dramatisation. Qui rentre dans ce qu’on appelle une scène « milkée ». Cut.

Cut Mouvement

Plan 125

Plan Matriciel 84

Plan 125

Utilisé non comme un cut réaction mais comme un cut mouvement, Indy parvient à se hisser suffisamment pour saisir la liane. Il est satisfait. Cut.

Cut Reaction

Plan 126

Plan Matriciel 87

Plan 126

C’est un plan qui là pour relâcher la tension auprès du spectateur, Indy est soulagé (ce qui est un des rares vrais gros plan depuis le départ). Cut.

Cut Point de vue

Plan 127

Plan Matriciel 88

Plan 127

La liane n’est pas fiable et se déracine progressivement. Une fois de plus on est dans une scène « milkée ». Cut.

Cut Reaction

Plan 128

Plan Matriciel 89

Plan 128

Le plan élargit l’action pour mieux la resserrer au plan suivant. L’élargissement permet également de réaliser plus facilement le recul d’Indy. Indy glisse. Cut.

Cut Coup

Plan 129

Plan Matriciel 87

Plan 129

La liane se bloque et le raccord se fait sur le visage d’Indy qui est stoppé net dans le mouvement d’où l’utilisation d’un cut Coup qui permet également de saisir la réaction d’Indy. Le cadrage est particulièrement bien vu, il a le visage au centre du cadre donnant beaucoup d’air au dessus de lui, donnant la sensation qu’il est écrasé par la situation. Les plis de son manteau l’écrase sur les côtés accentuant le sentiment de malaise. Indy redresse le regard. Cut.

Cut Point de vue

Plan 130

Plan Matriciel 90

Plan 130

C’est le point de vue d’Indy qui voit la porte se refermer de plus en plus, ça permet de spatialiser dans le temps la scène, on sait combien de temps il reste pour Indy, ce qui permet également d’accentuer la pression sur Indy et donc le suspense. Cut.

Cut Retour Point de Vue

Plan 131

Plan Matriciel 87

Plan 131

Indy force sur la liane pour s’extraire du trou, il passe d’un cadrage où il est avachi dans l’image à un plan plus serré, pour montrer l’intensité de l’effort. Indy s’apprête à sortir du trou. Cut.

Cut Dramatisation

Plan 132

Plan Matriciel 82

Plan 132

Indy se dégage de plus en plus du trou. Ce plan n’aurait pas été nécessaire si Spielberg souhaitait juste le sortir du trou. Mais il étend, étend la scène pour dramatiser la situation et créer plus de suspense. Cut.

Cut Mouvement

Plan 133

Plan Matriciel 84

Plan 133

Indy parvient enfin à sortir du trou. Le plan est plus large que le plan 131 parce que le stress et l’effort est moins important vu qu’Indy est sur le point de sortir, de plus on sent mieux le mouvement d’Indy qui s’apprête à sortir du trou, sur cette valeur de plan plus large que sur un serré. Indy va se redresser. Cut.

Cut Mouvement

Plan 134

Plan Matriciel 83

Plan 134

Indy se redresse sur cette version large qui permet de voir le danger de la porte qui se referme et de sentir de nouveau le danger. On notera que ce plan qui est un matte-painting n’est pas réaliste non pas dans son intégration dans l’image mais par rapport aux dimensions du trou. De là où est Indy jusqu’à l’autre extrémité que l’on ne voit pas et qui semble du coup très très loin. Quand on pense qu’Indy aurait franchit tout ça en sautant, ça semble improbable. Mais dans l’action personne ne s’en rend compte, ce qui compte c’est que le lieu semble hostile et qu’Indy risque d’y rester. Cut.

Cut Reaction

Plan 135

Plan Matriciel 91

Plan 135

Ce raccord est astucieux parce que Spielberg n’a pas fait de raccord directement avec le plan d’avant, et qu’il se place directement de l’autre côté, ce qui permet de ne pas voir Indy plonger sous la porte ce qui, pour une raison de timing aurait été difficile à gérer, mais il est masqué dès l’origine par la porte et peut ensuite rouler sur la porte et saisir au dernier moment le fouet (en un plan sans coupe, c’est le principe du plan « cascade » dont nous avions parlé, avec un raccord pour saisir le fouet, ça aurait été mois saisissant.) Indy alors qu’il est passé de l’autre côté pousse le vice encore plus loin en récupérant son fouet au dernier moment, c’est ce qu’on appel un « toper », c’est à dire le climax, le point culminant, de la scène milkée. Il se redresse et regarde. cut.

Cut Point de vue

Plan 136

Plan Matriciel 92

Plan 137

C’est le point de vue d’Indy qui aperçoit un cadavre, ce qui est comme une vision de la mort qu’il vient d’échapper mais aussi de la mort à venir. On notera que pour amplifier la vision horrifique du cadavre, Spielberg utilise un intensificateur par le truchement des lianes. Ce plan sert d’articulateur de point de vue.

Cut Retour Point de Vue

Plan 137

Plan Matriciel 93

Plan 138

On se dit : Ouf le héros a bien échappé à la mort et hop ! La mort surgit de nouveau ! Cette fois c’est le Larbin, il a enfreint la règle numéro un : ne jamais passé devant son maître sans en payer les conséquences. Nul ne s’improvise héros. On notera que l’expression et la position est la même que celle du crane d’avant, il y a donc bien une volonté de parallélisme entre les deux plans. D’autre part, Spielberg s’ingénie à faire en sorte que l’apparition du mort s’effectue dans un seul plan afin de maximiser l’effet, s’il avait dû le faire sur un cut point de vue, la force aurait été moins grande parce que ça mettait une distance, là, Indy arrive nez à nez avec la mort ce qui peut faire sursauter les plus sensibles d’entre vous.

On remarquera enfin qu’il y a la présence de la lumière bleue qui était synonyme de danger tout à l’heure (c’est d’ailleurs certainement le fait d’être passé dedans qui a déclenché de nouveau (?) le piège.) reste qu’inconsciemment on a associé cette lumière bleue comme source de danger et que dès le début de ce plan elle apparaît comme un avertissement.

Indy se trouve nez à nez avec le Larbin mort et se baisse.

Cut Mouvement

Plan 138

Plan Matriciel 93

Plan 139

Indy récupère l’idole laissé tombé par le Larbin et se redresse face à son ancien collaborateur, prononce quelques mots avant de s’élancer vers la sortie le hors champ. Cut. On remarquera qu’Indy passe du plan 93 au plan 93 ! ce qui est assez rare pour être signifié. Spielberg pour insister sur la récupération de l’idole et sans doute aussi pour dynamiser la scène a préférer le faire avec une coupe. Vous remarquerez que c’est bien une intention du réalisateur au tournage et non au montage parce qu’il n’y a pas d’amorce de descente dans le plan précédent.

Cut Ellipse

Plan 139

Plan Matriciel 94

Plan 141

Indy se rapproche de la sortie lorsqu’un son attire son attention, il se retourne et voit en face le danger. Une fois de plus Spielberg utilise le même procédé : la réaction avant le danger. Ce qui génère un léger suspense chez le spectateur qui se dit : mais qu’est ce qui peut bien lui faire peur à ce point. Indy se retourne et voit quelque chose hors champ. Cut.

Cut Point de vue tronqué

Plan 140

Plan Matriciel 95

Plan 142

Indy voit (et non voyons Indy dans ce qu’il voit, d’où le cut point de vue tronqué) une boule géante lui foncer dessus.  Indy prend ses jambes à son cou. La boule obstrue le champ. Cut.

Cut Mouvement

Plan 141

Plan Matriciel 96

Plan 143

La boule descend le long de la pente est masque la porte, inconsciemment : il n’y a plus d’issue.  De nouveau Spielberg fait apparaître le Héros dans le fond de l’image avec un premier plan menaçant, et l’autre particularité c’est que ce premier plan masque notre héros on a eu la même chose avec la porte qui se refermait alors qu’il était suspendu à une liane et lorsque les rochers s’effondrait sur l’autel.

La boule descend et masque la porte alors qu’Indy s’enfuit. Cut.

Cut Sur Découpage

Plan 142

Plan Matriciel 97

Plan 144

C’est bien du surdécoupage qui est utilisé ici. Spielberg fait foncer cette boule sur trois (quasi quatre avec l’annonce) plans ce qui est fait pour mettre en valeur cette dernière. C’est l’équivalent d’un ralentit, le temps semble se dilater. Mais là où dans le ralentit c’est dans la lenteur, ici c’est dans la précipitation. Spielberg utilise les stalactite de pierre comme d’amplificateur de la puissance de la boule. Indy fuit vers le premier plan, on de nouveau l’utilisation du plan unique « cascadeur » pour amplifier l’authenticité et le danger. Indy sort hors champ au premier plan. Cut.

Cut Mouvement

Plan 143

Plan Matriciel 98

Plan 145

Nous allons rentré dans une mini séquence que l’on pourrait appelé de clip. Où il n’y a pas réellement de progression, c’est juste une course poursuite de la boule par Indy qui la tient à distance, et chaque plan aura une petite spécificité, mais on sent bien que pour le coup, cette séquence précise s’est établie plus au montage et qu’ils ont tourné sous plusieurs caméras ici pour se couvrir. La spécificité ici, c’est la faiblesse d’Indy qui en fléchissant pendant une seconde, nous fait croire qu’il pourrait se faire écraser, c’est subtile mais rappelons que nous sommes dans une scène de survie, notre réflexion est mise en veille d’autant que lorsqu’arrive un passage de ce genre, c’est notre cerveau reptilien qui réagit en envoyant un signal : attention danger, il y a faiblesse alors qu’un danger est présent, ce qui renforce le danger et oblitère le raisonnement. Ca fonctionne sur le même principe qu’une image subliminale.  Indy court poursuivit par la boule. Cut.

Cut Clip

Plan 144

Plan Matriciel 99

Plan 147

Ici un plan large de la séquence pour ménager le resserrement qui suit.  Indy court poursuivit par la boule. Cut.

Cut Clip

Plan 145

Plan Matriciel 100

Plan 146

Voici le plan plus resserré où l’on voit bien le comédien, c’est de nouveau un plan unique cascade.  La boule grâce à l’utilisation d’une focale plus longue semble plus proche. Indy court poursuivit par la boule. Cut.

Cut Clip

Plan 146

Plan Matriciel 101

Plan 148

Plan plus large de nouveau, nous arrivons à la fin de la mini séquence clip de course. Indy franchit la ligne d’arrivée qui n’est ici pas un ruban mais un filet de toile d’araignée, comme un mur invisible qui chercherait à retenir Indy. Il le franchit dynamisé par un panoramique qui accompagne son mouvement. Indy saute hors champ. Cut.

Cut Mouvement

Plan 147

Plan Matriciel 102

Plan 149

Nous allons avoir un petit passage de montage cut pour la chute d’Indy en se rapprochant de plus en plus de lui. Indy jaillit hors de la grotte et dévale la pente. Cut.

Cut Mouvement

Plan 148

Plan Matriciel 103

Plan 150

On est plus serré, Indy dévale la pente. Cut.

Cut Mouvement

Plan 149

Plan Matriciel 104

Plan 151

On arrive au plan serré, ce qui permet aussi de faire apparaître le visage du comédien alors que très certainement le dévalement de la pente a été faite par un cascadeur (en plan plus large). Indy finit sa course et une fois de plus : réaction avant danger. Cut.

Cut Point de vue

Plan 150

Plan Matriciel 105

Plan 152

Point de vue d’Indy sur le danger, ce qui résout le suspense de sa réaction et qui nous emmène d’un danger à un autre. L’indigène est déshumanisé, il n’est qu’une silhouette menaçante, dû au fort contre jour. Cut.

Fin de la séquence

Ainsi s’achève la fin de cette séquence que je trouve mémorable de l’intro des Aventuriers de l’Arche Perdue. Spielberg y distille son savoir faire et son sens du rythme, la séquence est inventive et très inspirante. Vous remarquerez qu’il y a 150 plans montés et qu’il n’y a que 104 plans tournés. Il y a un tiers d’économie, c’est non négligeable au vue du type de film que c’est et du dynamisme qui s’en dégage.

Si vous souhaitez revoir les premières parties les voici ;

Les Aventuriers de l’Arche perdue, plan par plan 1/4

Les Aventuriers de l’Arche perdue, plan par plan 2/4

Les Aventuriers de l’Arche perdue, plan par plan 3/4

Et si vous souhaitez voir une autre étude, je vous propose Perfect Blue, excellent film, ici :

Course de Perfect Blue, plan par plan

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