The Nice Guys

Une femme, Amélia est en cavale, un enquêteur décide de la retrouver alors elle paye un malabar pour l’en débarasser…

NICE GUYS est le 3ème film de Shane Black (et son 10ème en tant que scénariste) avec un budget de 50 millions de dollars le film a déjà rapporté dans le monde près de 57 millions de dollars ce qui est un résultat plutôt faible.

10 Films notables sortis la même année : The Revenant, Warcraft – le commencement, Le Livre de la Jungle, SOS fantômes 3, Alice au pays des merveilles 2, le Monde de Dory, Independence Day 2, Camping 3, BGG, Batman Vs Superman

C’est parti pour le test.

Histoire

10 / 20

Une femme en cavale sait qu’elle est suivie par un enquêteur, elle décide de payer les services d’un privé aux méthodes musclées afin d’empêcher ce privé de continuer son investigation.

Ce n’est pas fou comme accroche. Et c’est sans doute ce qui a dû être fatal au film lors de sa sortie

Alors maintenant que nous avons ce pitch sous les yeux, que peut-on entrevoir comme scénario ? Disons une sorte de course au chat et à la souris un peu à la manière d’un Terminator 2 où des antagonistes essayent de mettre le grappin sur cette jeune femme alors que le privé va essayer de la défendre… Avec les scènes d’action de T2 en moins et les réflexions liées au polar de rigueur en plus… En gros rien de passionnant en soi.

Reste que l’histoire, même si pas entrainante, n’est pas nulle pour autant, il y a parfois des pitch bien pires… Mais seulement c’est certain que si un spectateur hésite entre ce film ci et Batman Vs Superman qui a un pitch super accrocheur, Nice Guys ne fera pas long feu.

Un pitch peu entrainant qui ne laisse pas entrapercevoir la richesse du film.

Scénario

16 / 20

Alors, si le spectateur fait l’effort de pousser plus loin son investigation après un pitch aussi faible que se passe-t-il ?

Commençons par la scène d’intro. Un petit garçon dans un maison cosy va chercher, de nuit, une revue cochonne sous le lit de ses parents endormis. Normal.

On sent directement le ton, ce ton si familier des habitués des films de Shane Black. L’humour, le décalage entre le côté lisse et l’aspect plus sombre qui s’y cache

Non pas que lire des revues érotiques soit sombre, mais c’est rare dans un film américain de voir un enfant regarder des revues érotiques. Or Shane Black dès les premières images, nous le montre.

Il nous montre également que dans cette belle maison, se trouve un couple, en apparence tranquille, toute propre et bien sous tout rapport, et que sous le lit où il dorme paisiblement se trouve une revue érotique… Ce qui n’est pas neutre, ça évoque des choses sur ce couple.

De plus, leur enfant, vient en secret prendre la revue, ce qui implique plusieurs choses :

  • Que ce n’est pas la première fois qu’il le fait.
  • Qu’il n’a sans doute pas le droit d’en acheter pour avoir à les voler (alors que ses parents eux en lisent) Ce qui sous tend une belle hypocrisie parentale.
  • Qu’il sait que ses parents (ou un de ses parents) se matent des revues érotiques. Ce qui en dit long sur ce qu’il pense de leur sexualité… et de leur pudibonderie à tous les niveaux !

Voilà pour les premières minutes du film ! Shane Black nous place un univers en une scène !

On a un thème celui de l’apparence, qui est parfois plus obscure qu’il n’y parait. Et le thème du sexe.

Et tout ça de manière ludique ! On a pas l’impression d’avoir une scène lourdingue d’exposition où l’on parle du milieu du sexe. Ici tout est présenté de manière fun. Et c’est la patte de Black.

Alors bien sûr, toujours chez cet auteur, même s’il y a des thèmes récurrents comme celui du sexe et de la violence, on reste toujours dans quelque chose de soft. L’enfant récupère donc sa revue et l’on voit qu’il admire une femme à la plastique avantageuse. Rien de graveleux, on reste dans le soft, de même qu’il ne fait que la regarder… rien de plus.

Il y a d’ailleurs un phénomène qui est intéressant c’est qu’il y a une augmentation quasi inconsciente de l’intensité par la seule présence de l’enfant

Explication : l’enfant a dans les mains une revue érotique, cependant vu qu’il est jeune, c’est comme si nous en tant que spectateur nous le voyions regarder une revue pornographique. Idem lorsqu’il ne fait que la regarder, c’est comme s’il était allé plus loin. Pour vous en rendre compte, imaginez maintenant la même scène mais à la place de l’enfant un adulte.

L’aspect sexuel ne sera plus majoré, on aura bien la sensation qu’il regarde une revue soft et qu’il ne fait que regarder. Parce que « c’est de son âge », cependant, il y aura un autre effet très intéressant, c’est que si vous l’imaginez allez voler une revue dans la chambre de ses parents, c’est la pathologie du personnage qui sera majorée. Alors que cette pathologie n’apparaît pas lorsque le personnage est un enfant, car on se dit que le vol d’une revue de ce type dans la chambre de ses parents, « c’est de son âge »… C’est acceptable pour un enfant, pas pour un adulte. C’est assez intéressant pour être souligné. 

A ce stade, on remarque en arrière plan une voiture qui dégringole une pente en direction de la maison. Ce qui a pour effet d’être drôle, car inattendu. C’est une autre de ses techniques : le fossé narratif. On s’attend à une chose et c’est une autre qui arrive. Créant une surprise qui peut parfois, susciter le rire. Il l’utilisera assez souvent dans ce film.

Alors que l’enfant s’apprête à arpenter le couloir, la voiture, sous le regard effaré de l’enfant, perce de part en part la maison ! Le gamin sort dans le jardin, la voiture git en flamme. L’enfant s’en rapproche et se rend compte qu’au volant se trouve un jeune femme nue à la plastique avantageuse qui lui murmure : « alors tu es mon bolide mon grand ». Et meurt.

Que pouvons-nous en tirer ? D’abord que c’est une fois de plus maîtrisé. Pourquoi ? Parce qu’il y a une unité, parce c’est drôle, parce que ça fait avancer le film. Si tous ces éléments sont réunis on peut dire que la scène est réussie.

  • L’unité : l’enfant feuilletait une revue érotique et c’est une femme nue qu’il découvre. On reste dans le sexy.
  • Humour : alors que l’enfant envisage une jeune femme légèrement vêtue sur papier glacé, la minute d’après elle se retrouve en chair et en silicone sous ses yeux. C’est à la fois ironique et drôle.
  • Avancer le film : Pour être plus précis, ça lance le film. Nous sommes au début du film, nous n’avons pas d’objectif donné. Ici, un mystère est amené. Que faisait cette femme à moitié nue dans cette voiture ? Et surtout pourquoi a-t-elle perdu le contrôle de son véhicule ? Et enfin que signifie cette phrase : « alors tu es mon bolide mon grand » ?

Clairement si le spectateur se donne la peine de regarder la première scène, il devrait vouloir regarder la suite

Le ton est original, drôle et un peu sexy. Et on a un mystère.

Une petite critique néanmoins, la scène comme je l’ai dis fonctionne, et parfois au détriment de la cohérence. Je ne suis pas sûr qu’un enfant si une voiture vient de défoncer son couloir sous mes yeux, va se précipiter vers la voiture seul. Je pense que le premier réflexe serait d’aller réveiller ses parents (s’ils n’ont pas été réveillé par tout ce vacarme !) et de s’approcher de la voiture avec eux, et même probablement derrière eux. Mais il est évident que le parallèle l’enfant seul qui regarde une revue / l’enfant qui regarde seul la jeune femme nue. N’aurait pas pu se faire avec le parasitage des parents présents. Ce qui sous entend aussi que c’est bien une volonté délibérée que de faire ce parallèle, même si, on est d’accord, on est un peu limite niveau cohérence.

Scène suivante :

On voit une pub avec des enfants qui vont se baigner. La pub a un ton volontairement kitch, mais pas ridicule. C’est la différence avec ce que peuvent certains scénariste français, pour eux kitch rime avec ridicule, du coup, il se sente obligé d’en rajouter pour que ce soit drôle, comme dans par exemple « Bis ». Ici, c’est kitch mais réaliste, ce qui fait que ça reste drôle et qu’en plus, ça reste proche du réel. C’est un peu le principe du clown triste appliqué au contexte. Bref. Il y a une pub, kitch donc, avec des enfants qui parlent de la couleur de leur serviette. Le premier a une serviette blanche, la deuxième une serviette jaune et enfin le dernier a une serviette mulitcolor, et le narrateur dit qu’il a une serviette gaie. Mais ça sonne comme gay. Ce qui fait rire l’assistance qui regarde cette pub. Car oui, cette pub est diffusé dans une classe de lycéen.

Plusieurs remarques sur cette scène :

  • D’abord on peut se rendre compte qu’on reste dans le thème. Cette pub sous son apparence ringarde et potache a un champ lexical de la sexualité, vu qu’il évoque l’homosexualité sous le coup de la blague, certes mais on reste dans le thème du sexe. D’ailleurs le narrateur, du film cette fois ci, prend la parole et parle de l’époque qui veut que les enfants en savent beaucoup trop sur le sexe pour leur age. On reste donc dans le thème.
  • Ensuite l’utilisation de la pub, c’est un procédé qu’aime bien utiliser Shane Black. On se souvient de la scène du robot bleu dans Kiss Kiss Bang Bang. C’est une nouvelle signature de l’auteur.
  • Permet un contre point avec la scène d’avant, qui, même si elle était amusante, reste quand même macabre, la jeune femme meurt quand même sous les yeux du gamin. Ici, avec cette scène légère, on rappelle que le film est orienté vers l’humour.
  • La réaction des écoliers est intéressantes car elle décrit l’univers un peu plus. Nous avons, la scène d’avant un enfant qui regarde une revue érotique, et là nous avons une classe qui rie de l’homosexualité potentielle, d’un des protagonistes de la pub. Ça dit quelque chose sur la société et les enfants face à la sexualité dans l’univers que nous décrit le scénariste.
  • Et ça permet une transition tout en douceur avec l’apparition d’un des héros, Jackson Healy. Qu’on va suivre tout naturellement parce qu’on entend sa voix. C’est simple, mais c’est bien fait. Autre remarque, l’utilisation de la voix off, est un autre procédé qu’affectionne Shane Black.

Alors que l’on quitte la scène, avec la voix de Jackson en fond, nous suivons la jeune étudiante suivre un garçon. Celui ci a sa voiture et semble plus âgé que l’étudiante. Avec la voix de Jackson en fond qui nous explique que la jeune étudiante a compris comment bien avancer dans la vie en s’amourachant de ce jeune étudiant qui semble être un gagnant dans la vie.

Une fois de plus, la voix de l’auteur nous laisse comprendre que ce qui anime la jeune femme n’est pas un sentiment amoureux, mais une réaction purement vénale. Qu’une femme (ou un homme) soit taxée de vénale n’est pas originale, en revanche c’est plus rare associé à des jeunes. On notera que les rapports amoureux (ou familiaux) contrariés et houleux sont des sujets très prisés par Black (le dernier samaritain notamment)

L’étudiante sort de chez le jeune homme. Jackson explique qu’il est engagé pour cogner les gens. Ici c’est un père qui l’a payé pour cogner ce jeune homme qui s’approche, contre l’avis de du père de la jeune étudiante, un peu trop près. Au passage, si on met cette scène en parallèle avec la première, c’est à dire les parents qui semblent bien sous tout rapport mais qui dans le dos de leur enfant se matent des revues porno, et ce père qui trouve que sa fille est un peu trop proche de ce garçon, on peut imaginer ce que fait le fameux père… Comme nous avons assez rapidement des pistes sur l’univers et que celui ci semble cohérent.

Il y a ce que les scènes racontent et ce qu’elle sous entendent. Et je trouve que dans ce film, c’est particulièrement bien fait

Jackson cogne donc le jeune en lui demandant de ne plus s’approcher de l’étudiante. Il explique aussi, via la voix off, qu’il aurait pu être détective, mais qu’il a préféré cette voie, qui peut sembler pas très catholique, limite mafieuse. Nouveau thème abordé : celui d’être un homme bon (« nice guy » en anglais) ou pas.

Continuons : un homme parle de voiture à la télé, un homme de dos (on ne voit que sa nuque) semble la regarder dans sa baignoire. Le téléphone sonne. En réalité l’homme, Holland March, dormait à moitié et il était tout habillé dans l’eau. Il s’extrait comme il peut de la baignoire pour entendre un message de sa fille qui lui rappelle : que c’est bientôt son anniversaire, et qu’il doit aller travailler. Il ne parvient pas à atteindre le téléphone a temps et regarde sa main où il y a écrit : tu seras jamais heureux. Sa voix en Off apparaît et dit qu’il aurait du écouter ses parents.

Que peut on en déduire sur ce personnage ?

  • D’abord qu’il a dut passer une sale nuit pour finir tout habillé dans sa douche.
  • Ensuite qu’il est inspecteur
  • Qu’il est dans un rapport inversé avec sa fille. C’est elle qui semble être la mère et lui l’enfant. Elle lui rappelle qu’il doit aller travailler.
  • Que c’est sans doute un mauvais père : il ne se souvient pas de la date d’anniversaire de sa fille. Ou tout du moins si sa fille lui rappelle c’est qu’il a déjà plusieurs fois oublié auparavant.
  • Ca nous donne également un éclairage de pourquoi on l’a retrouvé endormi dans une baignoire, avec le rappel de sa fille pour qu’il aille travailler, c’est que sans doute c’est quelqu’un de pas ponctuel ou du moins de très dilettante.
  • Et enfin qu’il est mal dans sa peau avec ce message sur sa main qui semble exprimer le fond de sa pensée.

On notera qu’il y a également une nouvelle annonce qui ne fera sens que bien plus tard. A la télé il parle d’un constructeur automobile et ce sera un des sujets abordés dans le film par la suite.

Une fois de plus Shane Black utilise la voix off pour faire une transition délicate entre la scène présente et la scène suivante. Le spectateur le suit tout naturellement sans se poser de question.

On retrouve Holland dans sa voiture dans un embouteillage en train de se raser, il se coupe maladroitement tout en regardant les annonces dans son journal.

Ce qui se passe à l’image est amusant, le fait qu’il se blesse maladroitement est amusant (ce sera d’ailleurs récurant avec se personnage qui a tendance à se faire mal) on voit deux automobilistes en venir au main. Une fois de plus ça traduit un peu plus l’univers dans lequel ce situe la scène, mais le plus intéressant et ce que dit la voix off. On y apprend qu’il n’a jamais réussi dans la police, qu’il a perdu sa femme et qu’il s’est noyé dans l’alcool. On comprend rétrospectivement pourquoi il s’est retrouvé tout habillé dans sa baignoire et la remarque de sa fille. Et la transition avec la scène suivante va nous être donné par la voix off une fois de plus. Il dit qu’un pote à lui, lui refile toutes les affaires des maisons de retraite. Transition : on le retrouve face à une vieille femme dans une maison de retraite. C’est très fluide.

Le fait que, d’une, on lui refile des plans, et de deux, qu’il travaille dans une maison de retraite, n’est pas très valorisant. Et continue à caractériser ce personnage comme un bon gros perdant.

La voix off de Holland March nous a ayant parlé de maison de retraite, c’est là où nous retrouvons notre protagoniste face à sa cliente, une vieille femme. Celle ci lui demande de retrouver son mari qui semble avoir disparu. L’homme s’appelle Fred. Holland scrute la pièce et se rend compte qu’il y a une urne gravé : Fred. Holland demande quand il a disparu ? Elle lui dit que c’est après les funérailles. Autant dire que les choses sont claires : son mari est décédé et la vieille femme perdant la mémoire l’a oublié. L’enquête est donc pliée. Mais Holland accepte le contrat.

On apprend beaucoup plus de chose sur notre personnage dans cette scène :

  • Qu’il est attentif, et qu’il connait son métier, il aurait pu (après la nuit qu’il a passé) ne pas voir certain détail. Cette scène d’ailleurs à une résonance avec la scène du dernier samaritain où Bruce Willis revient chez sa femme, alors qu’on la vue comme une épave avant. Et malgré ça, il repère tous les indices qui le mène à penser qu’il y a son amant dans la pièce.
  • Enfin qu’il est, pour le coup, vénal. C’est de l’argent facile qu’il extorque à cette vieille femme. Ce qui nous renvoie au thème évoqué plus haut avec Jackson. Le thème de la bonté. On va l’appeler le thème Nice Guy. En effet qui est le plus gros enfoiré ? Jackson qui a un métier limite : cogner des types pour soulager la conscience de ses clients ? ou Holland qui a un métier rangé mais qui extorque de l’argent à une vieille dame ?

A noter que pour le moment, le mystère n’avance pas d’un pouce et que ce qui nous fait tenir c’est le thème qui est décliné dans les premières scènes pour faire une transition avec la voix du narrateur qui lui nous entraine sur son métier et qui évoque le métier d’inspecteur (la voie Nice Guy d’après Jackson) qui nous permet de voir un inspecteur en action. (nouvelle évocation de Nice Guy, mais l’on voit que c’est pas si « nice » que ça) On peut le résumer comme ça :

Sexe -> Voix Off -> Métier inspecteur (Nice Guy)

On a la sensation en regardant le film que tout est facile et naturel alors que ça démontre une grande maîtrise de la narration

Nous retrouvons Jackson qui retrouve sa cliente, une certaine Amélia, celle ci sait quelle est suivie par un inspecteur et elle souhaite lui demander de dissuader ce dernier de poursuivre sa traque. Jackson accepte le contrat. Jackson fait remarquer qu’il manque de l’argent et il récupère l’adresse de l’inspecteur qu’il doit cogner.

Qu’apprend-t-on ?

Une fois de plus, pas mal de chose. D’abord Shane Black nous place le nouveau fil rouge du film : Amélia. Tout le film va s’articuler autour.

Lorsque Jackson évoque le fait qu’il manque un billet, ce n’est pas juste pour souligner qu’il sait compter. Rien n’est gratuit. Lorsque la jeune femme se penche pour récupérer l’argent manquant, il voit sur la banquette d’Amélia une revue où l’on voit Jackson en première page.

  • Évocation de l’argent comme thème récurant
  • On comprend que c’est par ce biais qu’Amélia a pu le contacter.
  • On comprend aussi que Jackson est connu.
  • Enfin que le métier que fait Jackson est accepté, et toléré. Ce qui alimente encore le développement de l’univers dans lequel évolue les personnages.

Le papier que lui donne la jeune femme est écrit sur un papier rose en forme de vache. La première fois qu’on le voit on se dit que c’est original et que ça traduit un peu la personnalité infantile de la jeune femme. Mais en réalité c’est aussi, ce qu’on appelle, une annonce et qui paiera plus tard.

Nous retrouvons Holland en train d’enquêter sur Amélie et la personne à qui il demande ne semble pas la reconnaitre. Holland sort du magasin qui semble être une boutique X et s’en va.

  • Dans cette scène nous avons bien en fil rouge le thème d’Amélia, qui est confirmé par la photo. (d’ailleurs au passage il est noté sous la photo d’Amélia, né en 1979 or le film se passe en 1977…)
  • De nouveau le thème du sexe qui est joué et on caractérise un peu plus le personnage d’Holland qui d’un côté à l’air moins naze qu’il n’y parait, son enquête à l’air d’avancer et d’un autre, la voix off qui dit que sa femme lui a toujours reproché de travailler dans un milieu sale qu’est celui du sexe. Ce qui rabaisse encore un peu Holland.
  • L’avantage aussi de cette scène c’est que du coup on fait le lien entre nos trois personnages. Jackson qui protège Amélia qui elle même est poursuivie par Holland. La confrontation est donc, on pressent la confrontation (et donc la rencontre) entre nos deux héros.

Holland ne désarme pas et va dans un bar, là le barman semble connaître des choses sur Amélie. Mais il se braque lorsqu’il s’agit de donner plus d’info. Holland tente alors de le soudoyer ce qui semble fonctionner jusqu’au moment où le barman sort une batte (fossé narratif) Holland ne lâche pas l’affaire et tente de pénétrer illégalement dans le bar une fois la nuit tombée. Hors il se coupe maladroitement le bras avec le verre de la porte (fossé narratif) et est emportée par les urgences à l’hôpital. Une fois sortie de l’hopital alors qu’il est sur une chaise roulante et qu’une bonne soeur lui demande s’il souhaite trouver Dieu. Il répond qu’il veut trouver Amélia.

Ces quelques scènes sont des actions caractérisantes. Elles pourraient être retirées au risque d’amoindrir le personnage. Elles n’ont pour but uniquement de décrire plus le personnage d’Holland. Ainsi on y apprend :

  • Qu’il est persévérant, le bar man l’empêche il continue. Il est porte de la mort après s’être coupé le bras, il ne lâche pas l’affaire. Ce qui est plutôt un bon point pour lui. Et ce qui a pour but également de marteler le but de ce personnage : trouver Amélia.
  • Qu’il est très maladroit. Nous l’avions vu dans la séquence de rasage dans la voiture. Il se mutile souvent. (ce qui est assez fréquent dans les films de Shane Black)

S’ensuit une scène où l’on voit des plans de la ville, et où l’on entend la radio. Il est dit d’une part que la pollution monte d’un cran et de deux que la star du porno qui s’appelle Misty est morte dans sa voiture de manière criminelle. Quand ce message est prononcé, nous sommes chez Jackson qui se réveille.

Cette scène ressemble à une scène explicative. Elle donne l’info sur la star du porno et place une annonce sur la pollution de la ville qui aura des répercussions plus tard. C’est pas ce qu’à fait Black de plus subtile, mais ça passe néanmoins naturellement.

La scène qui suit est une description du milieu de vie de Jackson. Nous avions eu au préalable une caractérisation de Holland, c’est donc au tour de Jackson. On y apprend qu’il a des poissons, qu’il essaye de se calmer à la suite de la séparation de sa femme qui l’a quand même plaqué pour son père. Et Shane Black place une nouvelle annonce : le fait que tout est relié électriquement chez lui. L’annonce est très discrète, elle passe comme un détail, mais il aura son rôle à jouer dans quelque scène.

S’en suit une scène avec Jackson en voiture qui se rend chez Holland, il y croise une jeune fille qui semble s’amuser sur une colline non loin du lotissement. C’est de nouveau une annonce.

Jackson s’arrête devant une maison, consulte le papier rose en forme de vache et frappe à la porte. Holland ouvre la porte. C’est enfin la rencontre des deux protagonistes. Jackson passe à tabac Holland lui demandant de lâcher l’affaire et lui demande son commanditaire. Holland lui livre immédiatement (fossé narratif) sans même essayer de lutter ce qui traduit une forme de lâcheté pour rajouter une touche supplémentaire à ce personnage déjà bien naze. Pour s’assurer qu’il ne continuera pas son investigation, Jackson casse le bras de Holland. (scène faisant penser à l’arme fatale avec Mel Gibson qui se déboitait son épaule)

En sortant Jackson croise la fille qu’il avait vu sur la colline, on comprend que c’est la fille d’Holland. Jackson se fait passé pour son copain. Il fait allusion à ce qu’elle faisait sur la colline, mais elle esquive la réponse et lui file une boisson gazeuse. Transition nous retrouvons Jackson avec une caisse de cette même boisson gazeuse et rentre chez lui.

Si on analyse un peu ces scènes, on fait les mêmes constatations qu’avant. Cette scène s’enchaine fluidement, il n’y a pas de temps mort, à l’instar de tout ce qu’on a déjà vu. Les personnages sont bien caractérisés, il y a toujours des annonces (le flingue dans la boite à gâteau par exemple) et il y a toujours les thèmes qui sont joués. Et il en sera de même pour tout le film.

Ce film est une démonstration de ce qu’il faut faire pour rédiger avec brio un scénario

Je vais donc accélérer sur les scènes :

Arrivée à ce stade de l’histoire, le film pourrait s’arrêter là. Chacun laisse Amélia où elle est et c’est fini. Sauf que de nouveaux personnages vont faire leur apparition, des antagonistes cette fois ci, qui vont menacer Jackson, lui demandant de révéler la position d’Amélia.

Ce qui va lui permettre de s’enfuir c’est le courant électrique relié en un point, annoncé plus tôt qui paye ici. Les antagonistes sont surpris et Jackson en profite pour s’armer et les faire fuir.

Holland lui de son côté reçoit la demande d’une vieille femme qui lui demande de reprendre l’enquête sur sa fille Mystie qui est décédée dans l’accident de voiture, en effet celle ci est convaincu que sa fille est encore vivante. Elle affirme qu’elle l’a vue. Holland qui a déjà extorquer de l’argent à une autre vieille femme, va-t-il accepter ? (Thème Nice Guy) Il refuse, parce qu’il se doute que la vieille femme a une mauvaise vue et qu’elle s’est sans doute trompée, en plus la vieille évoque le nom d’Amélia comme quoi elle serait lié à la disparition de sa fille. Or Holland vient de se faire casser un bras par un type qui lui a explicitement demandé de laisser tomber Amélia. Mais la vieille femme sort son chéquier. Holland a un temps d’arrêt et sort.

Que fait Shane Black dans cette scène ?

  • Il permet de renouer avec le mystère laissé plus tôt. Est ce que la jeune femme est encore vivante ?
  • On apprend que la jeune femme de l’accident était une star des films pornographique.
  • En parlant d’Amélia, il place ce qui sera le fil rouge tout au long des scènes.
  • Shane Black rejoue le thème Nice Guy et montre que son personnage, Holland, souhaite œuvrer pour le bien, mais…
  • … que ses démons sont les plus forts, en rejouant sur le thème de l’argent.

Jackson va retrouvé Holland et vont finir par s’unir pour retrouver Amélia. Le film à partir de ce moment est sur de bonne rail et va filer jusqu’à la fin sans encombre.

En effet Shane Black est le créateur des buddy movies, il est donc comme un poisson dans l’eau

Je vais donc évoquer ce qui mérite d’être souligné en bien ou en mal.

Le mal d’abord.

Parce que oui, le film n’est pas exempt de défauts

  • La Ministre

On anticipe un peu trop vite que le ministre est dans le coup. Ce qui est dommageable, c’est d’une part lié à l’interprétation de Kim Basinger et aussi au fait qu’on cherche toujours qui est le commanditaire des hommes cherchant à liquider Amélia et qu’au moment où apparait ce personnage, il n’y a plus de doute possible.

  • Le milieu automobile

Le coup de la pollution, lié à la construction des voitures est un thème un peu passe partout. Alors oui, il permet de parler de la corruption au plus au niveau, il permet de montrer que contre le capitalisme, il est toujours possible de faire des oeuvres dérangeantes (plusieurs fois dans le film, il insiste sur le fait que le film pornographique dans laquelle a tourné Amélia est une oeuvre d’art expérimentale) mais on sent quelque chose d’un peu accessoire. Comme si le thème avait été plaqué. J’avais eu la même sensation dans Roger Rabbit avec cette idée d’autoroute.

  • Le tueur à gages

Le personnage du tueur au grain de beauté. Pour moi ce personnage avait tout pour être bien. La scène qui nous confirme son identité est bien vue et originale. Mais pourquoi ce tueur est aussi bourrin ? Il n’a aucune raison de l’être ! Il est sensé se débarrasser d’Amélia, ce qui est facile pour un professionnel comme lui. Et en bonus il y a deux gamines à supprimer. Pas de problème. Il prend un flingue avec un silencieux et c’est terminé. Là non. Il va porter une des gamines l’envoyer valdinguer par la fenêtre ! Au risque de prévenir tout le voisinage qu’il est dangereux. Et c’est d’ailleurs ce qui met la puce à l’oreille des héros. A ce stade, j’ai même cru qu’elles étaient mortes. Car l’on voit le tueur tranquillement à son coffre. J’ai cru que c’était pour entreposer les corps (association d’idée certainement) Mais non, c’est pour sortir une mitraillette ! Quoi ?!! Il fait donc un vacarme de tous les diables ! S’il se moquait de faire des dégâts collatéraux et de faire du bruit, pourquoi ne s’est-il pas, dès le départ, arrêté devant la maison, sans même prendre la peine de frapper à la porte, prendre un lance roquette et tirer ?! C’était plus sûr. D’autant qu’avec le vacarme qu’il fait à tirer dans tous les sens, il éveille les soupçons d’Amélia qui bien évidemment se barre.

  • La suspicion d’Amélia et sa fuite

D’ailleurs à ce propos sur Amélia. Elle fait un peu trop vite confiance aux héros et lorsque ces derniers la laisse dormir dans la chambre, seule. Je me dis immédiatement qu’elle va s’enfuir. Or non, elle reste bien gentiment dans sa chambre. D’ailleurs les héros sont vraiment naïfs d’avoir prévenu la ministre alors qu’Amélia vient de leur décrire celle ci comme l’antéchrist. Et pour en finir avec Amélia, elle va se faire toper par le tueur de manière tellement ironique qu’on met du temps à comprendre que ce n’est pas une blague.

  • Le choix de Jackson

Au moment où il doit tuer le bad guy, l’intervention de la petite fille. Ce passage est intéressant parce qu’il fait suite à un mensonge bienvenue par rapport au thème Nice Guys, mais en revanche pourquoi l’avoir fait parlé ? C’est bien moins fort et moins crédible ! Si au moment où Jackson va étrangler le bad guy, il voyait dans son champ de vision la petite fille le regarder. On comprenait. Tout était dit. A lui après de l’achever ou de s’arrêter. Mais que la petite fille lui dise : « tu vas pas le tuer quand même ? » Que c’est lourd ! En plus, pas crédible, parce que pour le coup, le bad guy a quand même largement essayé de les tuer, et le laisser gambader c’est prendre un risque qu’il y ait un mort de plus.

Enfin dernier point que je trouve qui aurait pu être mieux travaillé :

  • La bobine de film

On comprend que ce qui pourrait faire du tord au ministre c’est que le film soit diffusé, parce que d’un côté ça dénonce les problèmes des automobiles mais qu’en plus, c’est un film porno et que la fille de la ministre s’y trouve. Très bien. Le film peine à être projeté, parce que les antagonistes essayent, bien sûr, de l’empêcher. Mais le film est finalement projeté. Bien. Les héros ont gagnés. Pourquoi alors s’acharne-t-il à poursuivre cette bobine ? Le film a fait le mal qu’il devait, les gens ont vus ce qu’il avait à voir, inutile de se ruer sur la bobine, parfois au péril de sa vie. Ce n’est pas une preuve en soit. Ca reste un film, c’est pas un documentaire. Et le fait que l’on voit la fille de la ministre ne change rien. C’est, je pense, un enjeu sur évalué.

Voilà pour les points qui auraient mérités d’être amélioré. On peut se dire qu’il y en a beaucoup, mais au vue des qualités de ce scénario, c’est compensé. Je terminerai maintenant sur les fulgurances qui m’ont plu dans le film :

  • Le passage avec Nixon est bien amené.
  • Le passage du rêve avec la guêpe est assez osé, mais ce qui en fait véritablement un petit bijou, c’est le moment où Holland cherche le pistolet de jambe. ça marche très bien.
  • Le passage de la cafetière, de nouveau c’est un fossé narratif mais qui marche tellement bien, avec la cerise sur le gâteau, la mort de l’antagoniste. C’est bien orchestré.

Un scénario extrêmement bien écrit, avec malgré tout quelques maladresses dans sa deuxième partie.

Lumière

12 / 20

Une belle lumière intéressante mais sans surprise. Pas d’effet particulier, mais tout ce qui est utilisé est propre. Philippe Rousselot, le petit français qui s’est fait un nom aux Etats Unis, continue à faire du bon travail, même si je lui préfère son travail sur Big Eyes par exemple.

Belle lumière même si on pourrait lui reprocher d’être un peu trop sage.

Direction comédien

14 / 20

Commençons par Russell Crowe, il joue bien, même s’il a le rôle le plus simple par rapport à Ryan Gosling. En effet, son rôle consiste à être bougon et à cogner. Il y a deux passages un peu plus tendu pour lui. Le moment où il essaye de faire prendre conscience à un des tueurs que tuer son poisson n’était pas une bonne chose. Il est un peu seul sur ce passage. Mais il s’en sort honorablement. Et bien sûr la révélation de son sombre secret. Le moment où il avoue qu’il se sent inutile excepté le moment où il s’est fait tirer dessus pour sauver des civils. Ce passage est correctement interprété, Crowe fait confiance au texte et n’en rajoute pas, il est bon. Sans ratage mais sans brio.

La performance viendra d’ailleurs. C’est Ryan Gosling qui mouille ici la chemise

Qui l’eu cru ? Pas moi en tout cas. C’est un comédien que j’ai toujours trouvé médiocre, particulièrement dans Drive, où j’ai toujours eu l’impression qu’il se contentait d’être là. Vide.  Mais ici, il remonte dans mon estime. Le rôle est bien écrit bien sûr, mais il aurait pu aussi mal être interprété. Ce ne sera pas le cas. Il est à la fois pathétique et ridicule en contre point, et s’avère avoir un véritable sens du rythme comique. La scène des toilettes est juste parfaite. Après que ce soit clair, ce n’est pas un rôle à oscar non plus. Il est largement au delà de mes espoirs (qui n’était certes pas élevé) mais il y a un réel plaisir à le voir en loser total, qui parfois à des fulgurances. Un petit bémol cependant. Je trouve la scène où il découvre le cadavre dans la forêt, excessive. Je ne sais pas si c’est une directive de Black ou une proposition de Gosling, mais ça marche pas, c’est trop long, et j’ai pas immédiatement percuté sur ce qu’il faisait. Alors que la scène est cool et on aimerait être en phase avec le comédien. Mais là, il nous perd.

Autre bon point, c’est la comédienne Angourie Rice, fraiche, pimpante, bonne énergie. Elle forme un bon duo avec Gosling et les quelques scènes avec Crowe marche bien. Excepté, j’en ai parlé dans le scénario, la scène où elle demande à Jackson de ne pas tuer le type. Cette scène est mal écrite, et ce n’est pas le jeu de Rice qui sauve la scène.

Pour le reste c’est bien. Une comédienne à suivre

Margaret Qualley maintenant. C’est pas le coup de coeur. J’aurai aimé que ce le soit, elle est charmant, elle est méconnue, elle a un rôle important, tout était là. Mais j’ai plus trouvé Angourie Rice convaincante que Qualley. Comment dire ? Elle est parfois quasi amorphe lors des premières scènes, et parfois excessive, lors de la scène dans la chambre avec les Crowe, Gosling et Rice. C’est je pense, paradoxalement, un jeu trop intellectualisé. Il lui manque une spontanéité qu’aurait nécessité son personnage. A sa décharge, on parle quasiment tout du long de son personnage et on le voit très peu et ce qui n’arrange rien c’est qu’elle a hérité de deux passages qui sont problématiques dans le scénario : la non évasion de sa part au moment où elle se retrouve dans sa chambre (ce qui n’est pas cohérent) et une mort ironique, mais limite ridicule qui ne la met pas réellement en valeur. Difficile donc de trancher sur ses qualités en tant que comédienne. Disons que c’est pas ce rôle qu’on retiendra.

Et on termine par Kim Basinger. Elle est pour le coup, trop transparente. Dès qu’on voit son personnage on voit comme à travers du cristal. C’est un ministre, elle est sensée manier comme sa poche le mensonge et le faciès de rigueur. Ici, elle a le visage fermée et n’est pas réellement concernée par sa fille. Ça se voit tout de suite. Si on lui avait dit : tu vas le jouer comme si tu étais la méchante de service et que tu en as rien à faire de ta fille, elle l’aurait joué de la même manière. Et c’est impossible qu’elle est eu cette directive, vu que le réalisateur (et scénariste) essaye de nous faire croire qu’elle est sincère. Ça pouvait être un retour en grâce. Ce sera un retour.

On retiendra le trio qui fonctionne bien et la prestation de Ryan Gosling.

Mise en Scène

12 / 20

J’aime Shane Black en tant que scénariste. C’est à l’heure actuelle sans aucun doute un des meilleurs, bien supérieur à un David Koepp que tout le monde admire sans raison. Mais qu’en est il de la mise en scène ?

J’avais apprécié ce qu’il avait fait dans Kiss Kiss Bang Bang, un peu moins dans Iron Man III. Mais ici, il se bonifie. Ses plans sont propres, l’action est très lisible et il y a des prises de risques plutôt bien amené comme la guêpe. Sans compté les nombreuses annonces qui sont réparties tout au long du film qu’il faut placé dans le plan sans qu’on est l’impression d’insister lourdement.

Tout est fait de manière professionnelle à l’exception de quelques points que j’estime ne pas être à la hauteur :

Le champ contre champ lors de la rencontre Gosling et Crowe. Je parle particulièrement du passage lorsque Gosling est au sol. Gosling regarde Crowe et il y a un 180 degrés tous les raccords ! Il n’y a même pas une volonté de le masquer. C’est pas du tout justifié, c’est juste une grossière erreur.

Le raccord dans l’ascenseur. J’adore les ruptures de rythme. Lorsqu’on est dans une scène, il y a une tension. Cut on se retrouve ailleurs. Ce qui traduit la réaction off du personnage. C’est souvent payant, et ça marche au moment où la vieille dame tend son chèque pour payer un supplément à Gosling qui hésite. Cut. on le retrouve dehors. On a compris qu’il a accepté sans qu’on est eu à l’entendre le dire. Parfait. Mais la scène de l’ascenseur. On voit un type tombé dans le vide. Il ne cut pas. Les protagonistes échangent des phrases. Un temps. cut. On les retrouve dehors. C’est si mal fait que j’ai cru qu’il y avait un problème pendant la projection.

De plus ça coïncide avec la jeune femme qui tombe sur le toit de leur bagnole. On s’attend à avoir une explication plus tard… Il n’y en aura pas. C’est juste une grosse simplification scénaristique et la mise en scène nous a complètement perdue au niveau de la spatialisation.

J’en avais parlé dans le scénario mais le passage avec le tueur qui balance la gamine à travers la vitre. Cut. On retrouve les héros qui entendent la vitre brisée, ils cherchent. Cut. Il voit le tueur se dirigeant vers sa voiture calmement pour ouvrir son coffre. A ce moment là, franchement, je ne vois pas comment on peut interprété autrement que : les deux gamines sont mortes. D’abord parce qu’on a vu une gamine passée par la vitre. Donc si notre tueur se déplace tranquillement vers sa voiture alors que la gamine est encore vivante, elle partirait en courant dans la nature pour échapper au tueur. Idem pour la fille du héros. Or on ne voit ni l’une ni l’autre. Et pire que ça, on ne voit pas Amélia. Ce qui implique qu’il a rempli sa mission. Car il ne se permettrait pas de s’éloigner de sa cible, après avoir fait un boucan pareil, il se doute bien que sa cible se serait barrée. On ne fait que voir le tueur se déplacer calmement vers sa voiture. ça ne peut être que pour mettre les corps des victimes dedans.

Malheureusement pour le réalisateur et scénariste, ce n’est pas ça. Il vient prendre une mitraillette et déjà que c’est ridicule (il aurait largement pu maitriser deux gamines à main nue) Il va s’éloigner donc réellement en laissant le loisir aux gamines et à sa cible de partir et pire que ça en prenant la mitraillette il va se mettre tous les voisins à dos.

C’est pour moi une mauvaise interprétation de l’image, de la spatialisation, du rythme et bien sûr, nous l’avions vu, une erreur d’écriture.

Globalement propre et soignée malgré quelques maladresses regrettables. 

Son

14 / 20

Il y a un très bon choix musical. La musique d’intro de George Michael nous met directement dans l’ambiance. Puis la playlist que l’on entend est plutôt bien choisi notamment pendant la fête. Pour la musique orchestrale et les sons, ils sont de bonne facture. Les dialogues sont eux particulièrement bien ciselés. Les vannes abondent même si moins nombreuses que dans ses précédents films.

Une ambiance sonore, un choix de musique et des dialogues parfaitement dans le ton.

Direction artistique

14 / 20

Très gros boulot. On se croirait dans les années 70. Les costumes, le casting est crédible, il n’y a pas de fausse note à ce niveau là. Et chose plus surprenante, les décorateurs ont même réussi la prouesse de faire passer la déco attroce de cette période qui d’habitude pique littéralement les yeux (voir l’Exorciste) pour un décor, je ne dirais pas esthétique, mais tolérable. Il y a un passage dans la fête, où Jackson se balade dans les couloirs très année 70, on est dans le ton, on est dans l’époque, mais il y a une sélection bien faite et un choix d’éclairage qui embellit l’ensemble. Bravo.

Par contre, il y a un problème sur un accessoire : le papier que brandit Holland lorsqu’il recherche Amélia comporte une erreur. Il est indiqué qu’Amélia est née en 1979. Ce qui déjà est problématique parce que le film est sensé se passé dans les années 70 et Amélia a au moins 18 ans. Au moins. Donc elle serait plus née dans les années 60, si on part du principe que le film se passe en 1978, pourquoi cette date ? Parce que j’ai vu l’affiche du film des Dents de la Mer II or ce film est sorti en 1978. Ce qui fait que quoi qu’il en soit même si sur le document qu’il montre, ce n’est pas sa date de naissance mais la date de la prise de la photo, ça reste une erreur.

Direction artistique efficace qui s’en tire très bien sur une époque délicate visuellement. 

Effets Spéciaux

15 / 20

Et oui, il y en a. D’abord la fameuse guêpe, plutôt bien faite et les explosions et autre cascade qui ponctuent le film. C’est une réussite. La cascade à la fin pour récupérer la bobine est plutôt bien rendu et crédible. Et les cascades de voiture sont bien faite également.

Du très bon travail.

EN RESUME

NICE GUYS  est  :

– un film de Shane Black

– un buddy movie

– très bien écrit

– bien rythmé

– avec un Ryan Gosling surprenant

– drôle

– ponctué d’incohérence dans sa deuxième partie

– dans les années 70 et on y croit

– doté d’une bonne playlist

– avec un trio qui marche bien

– avec une guêpe numérique

– une réussite

un film à voir et à revoir

Note Finale

13,375 / 20

Bilan

couverture2J’espère que cet article vous aura plu, sans doute que ce guide gratuit vous intéressera  :

« Tout ce que l’école de Cinéma ne vous apprendra jamais »

(Et qui est pourtant essentiel pour réussir)

A quelle adresse souhaiteriez vous que je vous l’envoie ?

A quelle adresse souhaites-tu que je te l'envoie ?

Je déteste les spams, votre adresse mail ne sera jamais cédée ni revendue 😉

Leave a Comment

Your email address will not be published.